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Le Mouvement unifié des transporteurs haïtiens (MUTH) tire la sonnette d’alarme sur la crise du transport terrestre, près de deux ans après le début du blocage des routes nationales par des gangs armés. Le syndicat dénonce le soutien disproportionné accordé par les autorités au transport aérien, ainsi que les manœuvres de certains acteurs du secteur privé qui, selon lui, fragilisent le transport en commun.
Duclos Bénissoit, représentant du MUTH, se dit lassé de la situation. Il dénonce « l’indifférence de l’État » face à la paralysie du transport terrestre et accuse certains opérateurs privés d’orchestrer un « complot » destiné à asphyxier ce secteur, encore majoritairement utilisé par la population.
« Dans la région métropolitaine de Port-au-Prince, le transport terrestre est paralysé à plus de 60 %, et dans les zones plus reculées, à plus de 50 % », affirme-t-il.
Le syndicaliste pointe particulièrement du doigt l’activité des bateaux de l’Autorité Portuaire Nationale (APN), qui assurent le transport de camions et marchandises vers Miragoâne et Petit-Goâve. « Plus de 25 bateaux opèrent, facturant entre 1 000 et 1 500 dollars américains par camion », précise-t-il, estimant que ces acteurs ont engrangé plus de 252 millions de dollars (soit environ 35 milliards de gourdes) en deux ans, contribuant ainsi au blocage des routes nationales.
Duclos Bénissoit critique également la décision des autorités d’avoir alloué une garantie de 11 millions de dollars à la compagnie aérienne Sunrise Airways pour relancer ses vols interurbains. « Cette subvention vise à détruire le transport terrestre, pourtant le plus utilisé à ce jour », dénonce-t-il. Selon ses calculs, Sunrise Airways perçoit en moyenne 1,559 million de dollars par mois pour ses liaisons entre Port-au-Prince, Cap-Haïtien et Les Cayes.
Depuis juin 2021, la route nationale numéro 2, qui relie la capitale aux quatre départements du Sud, est totalement contrôlée par des bandits, paralysant le transport terrestre. Face à cette situation, M. Bénissoit lance un appel pressant au coordonnateur Laurent Fritz Alphonse Jean pour qu’il prenne des mesures concrètes afin de débloquer ces axes stratégiques et permettre la reprise normale du transport terrestre.