TPS : histoire, enjeux et conséquences économiques pour Haïti

Alors que la Présidence confirmait, le 5 août, une rencontre entre le Conseil présidentiel de transition (CPT) et la Caribbean Port Services (CPS) autour d’un contrat controversé de 27 ans, le président du Conseil, Fritz Alphonse Jean, a publiquement pris ses distances. Il dénonce un acte unilatéral, juridiquement infondé, diffusé sous pression, et réclame que le dossier soit transmis à la Cour supérieure des comptes et du contentieux administratif (CSCCA) pour analyse.
Le contrat liant l’État haïtien à la CPS, jugé excessif par sa durée, divise jusque dans les plus hautes sphères du pouvoir. Le 5 août 2025, une note officielle du Bureau de communication de la Présidence rapportait la tenue d’une rencontre à la Villa d’Accueil entre des membres du CPT et des représentants de la société, afin de clarifier les termes de cet accord portuaire, trois fois plus long que la durée habituelle.
Dans une lettre datée du 9 juillet, Fritz Alphonse Jean avait déjà exprimé son indignation au Premier ministre Alix Didier Fils-Aimé, déplorant de n’avoir pas été informé du renouvellement et exigeant les documents contractuels ainsi qu’une note explicative.
Selon la note présidentielle, la CPS justifie la durée du contrat par son statut de « fermier prioritaire » et par d’importants investissements dans les infrastructures portuaires, nécessitant un amortissement à long terme. Elle affirme également que l’accord respecte les décrets régissant l’Autorité portuaire nationale (APN).
Mais, le 6 août, coup de théâtre : sur X (ancien Twitter), Fritz Alphonse Jean désavoue formellement la communication de la Présidence, assurant qu’elle a été publiée sans son aval, malgré ses objections écrites. Il parle d’un contenu « partial et juridiquement infondé », dénonce des pressions internes et évoque même des menaces de révocation visant des cadres du bureau de communication qui avaient d’abord refusé de diffuser le texte.
Le président du CPT insiste sur la nécessité d’un examen rigoureux par la CSCCA, rappelant que le Conseil n’a ni compétence ni autorité pour trancher sur le plan juridico-légal. Il met en garde contre toute usurpation de prérogatives et réclame une gestion transparente d’un dossier qui engage l’État pour près de trois décennies.