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À l’occasion du 222e anniversaire de la création du drapeau haïtien et de l’université, célébré le 18 mai prochain, la ville du Cap-Haïtien se prépare à accueillir les festivités nationales. Selon le maire Patrick Almonord, quatre firmes ont été mobilisées par le gouvernement pour nettoyer la ville. Le coût global de l’événement est estimé à environ 400 millions de gourdes.
« Le Cap-Haïtien a une longue tradition dans la célébration du drapeau. Nous sommes une référence en la matière. Grâce à l’appui du gouvernement central, cette année, nous aurons des festivités d’une ampleur exceptionnelle », a déclaré le maire.
Depuis 2023, la cérémonie officielle ne se tient plus à l’Arcahaie, lieu de naissance du drapeau haïtien. Cette année encore, elle aura lieu au Cap-Haïtien. Le maire n’a toutefois pas précisé les noms des entreprises chargées du nettoyage.
Un défi environnemental majeur
Cap-Haïtien est régulièrement confrontée à de graves problèmes de gestion des déchets. Les ordures, les flaques d’eau stagnante et les nids-de-poule sont omniprésents dans les rues de la ville.
« La propreté est notre priorité. Une opération d’urgence est en cours, mais nous devons aller plus loin. En collaboration avec l’État central, nous mettrons tout en œuvre pour maintenir la ville propre au moins jusqu’à la fête patronale », a assuré M. Almonord.
Il estime que les défis de la ville ne relèvent pas d’un problème d’immobilisation, mais plutôt de l’environnement : « Il faut intervenir en amont dans les bassins versants où la construction anarchique est galopante, avec l’appui du ministère de l’Environnement et de celui de l’Agriculture. En aval, le MTPTC doit curer les ravins, désobstruer les canaux et les égouts. Si chaque institution fait sa part, la population en bénéficiera. »
Le maire a également souligné que le Cap-Haïtien produit environ 200 tonnes de déchets par jour. Ces ordures sont désormais dirigées vers une nouvelle décharge située à Limonade. Trois compagnies ont des contrats pour le ramassage, mais malgré cela, des montagnes de détritus jonchent encore les rues de la ville.
Fanfare, majorettes et grande parade
Les festivités débuteront avec un défilé de plus de vingt fanfares. À 8 h, le drapeau sera levé, suivi d’une messe solennelle et d’un Te Deum. La cérémonie officielle, incluant les discours des autorités, est prévue à partir de 10 h 30. Un spectacle de majorettes réunissant 400 adolescentes est également programmé sous la coordination du ministère de la Jeunesse, des Sports et de l’Action civique (MJSAC). Un dîner clôturera cette première partie des célébrations.
Dans l’après-midi, la traditionnelle parade défilera à partir de la zone appelée « 90 Rival », empruntera le boulevard pour atteindre la rue 18A, puis traversera les rues 2A, 2L, 18L et 20H, pour se terminer devant la mairie où seront installées les tribunes officielles.
Sécurité renforcée dans un contexte tendu
Dans un contexte d’insécurité nationale, le maire a annoncé que des mesures seront prises pour garantir la sécurité des participants. « Des réunions stratégiques sont prévues pour définir une politique sécuritaire adéquate. Toutefois, il appartient à l’État central de doter la direction départementale de la police des moyens nécessaires », a-t-il indiqué.
Avec la situation critique à Port-au-Prince, de nombreuses activités se délocalisent vers le Nord, offrant une opportunité de développement pour cette région.
« Plusieurs projets d’infrastructure sont en préparation pour le Nord, notamment pour le Cap-Haïtien, avec l’appui de la Banque mondiale et de la Banque interaméricaine de développement (BID), via l’État haïtien. On s’attend à leur mise en œuvre d’ici deux à trois ans », a annoncé M. Almonord, citant notamment l’aménagement de la route nationale #3 et l’ouverture de voies secondaires dans la zone de Madeline.
Cependant, selon lui, les problèmes les plus urgents restent la dégradation de l’environnement et l’absence quasi totale d’électricité. « L’État central doit agir rapidement sur ces points », a-t-il insisté.
Pour conclure, le maire a lancé un appel à l’unité :
« Le 18 mai, c’est l’union. Un seul drapeau, un seul peuple, un seul pays. Aujourd’hui, les bandits ont remplacé les colons. Ils volent, violent, tuent… Il est temps de prendre conscience et de protéger notre nation. »