
La Commission nationale de désarmement, de démantèlement et de réinsertion (CNDDR) n’aura pas fait long feu. Face à une avalanche de critiques, le Conseil présidentiel de transition (CPT) a décidé de suspendre temporairement cette instance, récemment réactivée dans un climat d’insécurité galopante.
Dans un communiqué daté du 2 mai, la présidence annonce que le CPT a adopté une résolution mettant fin aux activités de la CNDDR, à peine deux mois après sa relance. Le document précise que des consultations seront bientôt engagées avec des représentants de la société civile et du secteur public en vue d’une éventuelle reconfiguration de la commission.
Cette décision survient après la nomination controversée de Jean Rebel Dorcénat à la tête de la CNDDR. Plusieurs organisations de défense des droits humains avaient alors dénoncé le manque de crédibilité de la structure, dont certains membres font l’objet de graves accusations.
« Cette décision s’inscrit dans un contexte de crise de confiance généralisée envers cette institution », indique le communiqué, soulignant la nécessité de créer un nouvel organe de désarmement « à l’abri de tout soupçon ».
Alors que le CPT avait jusque-là ignoré les appels à la révocation du directeur général a.i. de la Police nationale d’Haïti, Normil Rameau, il se montre cette fois attentif aux critiques venant d’acteurs de la société civile.
Réinstallée le 10 mars 2025, la CNDDR avait pour mission principale de superviser les processus de désarmement, démantèlement et réinsertion. Elle comptait initialement sept membres, rejoints par deux autres par la suite.