Ariel Henry salue et félicite la PNH pour l’arrestation de Joseph Félix Badio

Le 25 juin 2024, un premier contingent kenyan débarquait à Port-au-Prince. Composé de 200 officiers, ce groupe tant attendu incarnait, pour de nombreux habitants et acteurs politiques, un espoir dans la lutte contre le fléau de l’insécurité qui ravage Haïti. Dix mois plus tard, l’efficacité de cette mission est largement remise en question, alors que la situation sécuritaire du pays continue de se détériorer à un rythme effréné.
Conçue dans les laboratoires de la communauté internationale, notamment sous l’impulsion des États-Unis, avec la complicité de certains acteurs nationaux, la Mission multinationale de soutien à la sécurité (MSS) regroupe aujourd’hui plus de 1 000 membres, issus de contingents jamaïcains, bahamiens, béliziens, salvadoriens, guatémaltèques et kenyans. Pourtant, seuls les Kenyans semblent visibles et actifs aux yeux de la population et des observateurs politiques. Que font donc les autres contingents déployés dans le cadre de cette mission censée renforcer la Police nationale d’Haïti (PNH) ?
Selon des témoignages recueillis auprès de riverains vivant à proximité de leurs bases, le constat est alarmant : des soldats et officiers, supposés appuyer les forces haïtiennes dans la lutte contre le grand banditisme, passeraient une grande partie de leurs journées à jouer au football, parfois même à deux reprises par jour. Ces militaires, que certains jugent avoir “manqué leur vocation”, semblent reléguer la lutte contre les gangs au dernier rang de leurs priorités.
À ce jour, le déploiement compte notamment 70 policiers salvadoriens, 24 agents jamaïcains (dont 20 militaires et 4 policiers), six soldats de la Défense royale des Bahamas (FDRB) et 150 policiers et militaires guatémaltèques. Ces derniers sont théoriquement chargés de la protection des infrastructures stratégiques. Pourtant, de nombreuses institutions publiques ont été contraintes d’abandonner leurs locaux sous la menace croissante des gangs.
Même les Kenyans, censés diriger cette mission, se montrent plus discrets depuis l’attaque meurtrière survenue à « Carrefour Lavil », dans la commune de Petite-Rivière, au cours de laquelle l’un de leurs soldats a été tué. Depuis cet incident, leur présence dans les rues s’est considérablement réduite.
Pendant ce temps, la situation sécuritaire continue de se détériorer. Malgré la présence des contingents guatémaltèque, bahamien, jamaïcain et bélizien, les gangs poursuivent leur règne de terreur. Plus d’un million de personnes ont été contraintes de fuir leur domicile, parmi elles de nombreux enfants. Hôpitaux, pharmacies et écoles ferment leurs portes, certains établissements ayant été pillés ou incendiés.