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La violence armée s’intensifie à Port-au-Prince. Après l’invasion du quartier résidentiel de Pacot par des gangs lourdement armés, c’est désormais la zone stratégique de Turgeau, où se trouvent les sièges de Natcom et de Digicel, qui est dans le viseur. Une attaque contre ces deux piliers des télécommunications plongerait le pays dans un isolement quasi total, coupant ses connexions internes et internationales.
La capitale haïtienne s’enfonce chaque jour un peu plus dans le chaos. Cette semaine, les gangs ont non seulement contraint les habitants de Pacot à fuir, mais infligé de lourdes pertes aux brigadiers de Canapé-Vert dépêchés en renfort. Plusieurs policiers ont perdu la vie dans de violents affrontements.
Située à quelques rues de Pacot, la zone de Turgeau concentre des infrastructures vitales. Les sièges de Natcom et Digicel, deux géants du secteur télécom, sont aujourd’hui menacés. Selon des sources proches des deux entreprises, des discussions sont en cours pour envisager une relocalisation temporaire de leurs équipements, afin d’éviter une paralysie du réseau national.
Le Premier ministre Alix Didier Fils-Aimé a reconnu la gravité de la situation dans une déclaration au Nouvelliste. Qualifiant Turgeau de « zone stratégique », il affirme que « toutes les dispositions possibles » sont prises pour en assurer la sécurité. Une réunion aurait déjà eu lieu avec les dirigeants des deux opérateurs pour tenter de freiner la progression des groupes armés.
Cette nouvelle flambée de violence illustre l’extrême fragilité des institutions haïtiennes et alimente les craintes d’un isolement numérique et diplomatique du pays. Dans un contexte où la connectivité est cruciale tant pour la sécurité que pour le fonctionnement de l’économie, la chute de Turgeau marquerait un tournant dramatique pour Haïti.