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Les agriculteurs du Bas-Artibonite font face à une nouvelle contrainte imposée par le gang Gran Grif : le paiement d’une taxe de mille gourdes par sac de riz récolté. Déjà étranglés par les frais d’accès à leurs propres terres et les multiples péages érigés par les gangs, ces cultivateurs dénoncent une situation devenue insoutenable et appellent, une fois de plus, les autorités à agir.
Une taxe de plus pour des agriculteurs à bout
Depuis le vendredi 28 mars, le gang Gran Grif applique cette nouvelle exigence dans les localités de Ditrejet et Bwa Lavil, au cœur de la principale zone de production rizicole du pays. Armés et sans opposition, les hommes du groupe criminel font irruption dans les champs, sommant chaque cultivateur de verser mille gourdes par sac de riz avant de pouvoir quitter leur exploitation.
« Nous avons déjà dû payer pour accéder à nos propres terres. Il faut encore payer pour transporter nos récoltes. Et maintenant, ils nous imposent une taxe supplémentaire ! Nous ne pouvons plus tenir. C’est insoutenable. Nous sommes épuisés », témoigne un agriculteur, abattu par l’ampleur de cette nouvelle pression.
Ceux qui refusent ou n’ont pas les moyens de payer sont violemment agressés, chassés sans pouvoir récupérer leur production. Plusieurs cultivateurs ont été blessés, certains frappés au visage et au corps, tandis que le gang renforce son emprise sur la région, notamment après la mort d’un deuxième policier de la MSS et la destruction de nouveaux équipements de sécurité.
Une production menacée, des prix en hausse
Déjà fragilisée par l’insécurité, la production rizicole du Bas-Artibonite est aujourd’hui en péril. Face aux exactions des gangs, de nombreux agriculteurs abandonnent leurs terres, préférant fuir vers des villes voisines comme L’Estère, Saint-Marc et les Gonaïves, laissant derrière eux leurs champs et leurs habitations.
Cette situation pourrait avoir des répercussions directes sur le marché. « Si nous ne pouvons plus récolter, les prix du riz vont forcément augmenter », alerte un planteur inquiet.
Alors que l’Artibonite demeure le grenier du pays, l’absence d’intervention des autorités laisse les agriculteurs seuls face à la loi des gangs, risquant d’aggraver encore davantage la crise alimentaire en Haïti.