Poursuivi en justice en France par Yves Jean-Bart, Romain Molina confiant plus que jamais

Le conseiller présidentiel Fritz Alphonse Jean a officiellement pris ses fonctions à la tête du Conseil Présidentiel de Transition (CPT) ce vendredi 7 mars, succédant ainsi à l’architecte Leslie Voltaire. La cérémonie d’installation s’est tenue à la Villa d’Accueil, où l’ancien président du CPT a dressé le bilan de son mandat, tandis que son successeur a promis de se concentrer sur des enjeux cruciaux tels que la sécurité, le redressement économique, la gouvernance et l’organisation des prochaines élections.
Un bilan contrasté pour Leslie Voltaire
Dans son discours, Leslie Voltaire a exprimé sa gratitude envers les membres du gouvernement, la communauté internationale et les forces de sécurité pour leur engagement face aux défis du pays. Toutefois, il a fait part de son insatisfaction concernant l’action des forces de l’ordre, en particulier de la force multinationale, qu’il juge insuffisante pour contrer la montée de l’insécurité.
L’ancien président du CPT a également mis en avant plusieurs réalisations de son mandat, notamment :
• Le renforcement des effectifs et des ressources de la Police nationale d’Haïti (PNH) ;
• L’inauguration du camp militaire de Vertières ;
• L’établissement d’une coopération avec la Colombie ;
• L’agrandissement et la mise en service des aéroports internationaux des Cayes et de Jacmel ;
• La création d’un réseau national de centres d’accueil pour les enfants enrôlés dans des groupes armés.
Les priorités de Fritz Alphonse Jean
Prenant la parole, Fritz Alphonse Jean a salué les avancées réalisées sous la présidence de Leslie Voltaire et Edgard Leblanc Fils, tout en reconnaissant la gravité de la situation nationale. Il s’est engagé à poursuivre les efforts du CPT en mettant l’accent sur la gouvernance, la sécurité, le redressement économique et les élections.
Il a notamment annoncé plusieurs mesures clés :
• Un renforcement de la lutte contre l’insécurité avec la mobilisation des ressources nécessaires ;
• L’harmonisation des services de renseignement, grâce à l’activation d’un décret portant création de l’Agence nationale d’intelligence ;
• Le recrutement et la formation de plus de 3 000 nouveaux agents pour combler le déficit de troupes au sein de la PNH et des Forces armées d’Haïti (FAd’H) ;
• L’approbation d’un budget détaillé pour les Forces armées, en attente d’exécution par le gouvernement ;
• La signature imminente d’un protocole d’accord entre les FAd’H et l’Agence nationale de protection des aires protégées, visant à mobiliser des troupes dans la lutte contre les gangs ;
• Des démarches en cours pour obtenir un soutien aérien et maritime en vue de renforcer la surveillance des frontières.
Gouvernance et réponses aux crises humanitaires
Fritz Alphonse Jean a également insisté sur l’amélioration de la gouvernance et la transparence. Il a annoncé que le Conseil national des télécommunications (CONATEL) mettra en place des lignes téléphoniques dédiées pour permettre aux citoyens de signaler des actes de corruption ou de dysfonctionnement au sein des institutions publiques telles que la douane, la Direction générale des impôts (DGI) et les services d’immigration.
Sur le volet humanitaire, il a dévoilé :
• Un plan de relogement pour les personnes déplacées à cause des violences des gangs ;
• Un programme d’accueil pour les Haïtiens récemment déportés, visant à faciliter leur réintégration.
Enfin, il a appelé la population à s’engager aux côtés du CPT pour maximiser l’impact de ces initiatives et œuvrer à un retour à l’ordre constitutionnel.
Une cérémonie en présence de plusieurs diplomates
La cérémonie d’installation a réuni plusieurs personnalités, dont :
• Antoine Michon, ambassadeur de France ;
• Dennis Bruce Hankins, ambassadeur des États-Unis ;
• Maria Isabel Salvador, cheffe du BINUH ;
• Des membres du gouvernement et d’autres représentants de la communauté internationale.
Avec ce passage de témoin, Fritz Alphonse Jean entame un mandat sous haute tension, dans un contexte marqué par l’insécurité, les défis économiques et les attentes pressantes en matière de gouvernance.