Inquiété par le phénomène Muscadin à Miragoâne, le Ministère de la Justice crée une commission

Le Syndicat de la Police nationale d’Haïti (SPNH-17) hausse le ton après la nouvelle attaque meurtrière perpétrée ce dimanche 16 février contre la commune de Kenscoff. L’assaut, qui visait le bâtiment de la Teleco abritant des militaires, a coûté la vie à un soldat et blessé deux autres. Face à cette escalade de la violence, le syndicat donne aux autorités jusqu’au 12 mars pour réagir en dotant les forces de l’ordre du matériel et des équipements nécessaires à une lutte efficace contre les gangs armés.
Parmi les mesures exigées figurent l’instauration de l’état d’urgence sur tout le territoire, la suspension des activités non essentielles, notamment le carnaval, la convocation de tous les policiers, ainsi que le déblocage d’un fonds d’urgence pour financer les opérations, incluant primes de risque, soins médicaux, renseignements et alimentation. Le syndicat réclame aussi la création d’unités de soins d’urgence dans les zones de combat et la réorganisation de la PNH, avec l’écartement des éléments jugés inefficaces au sein de la DCPA et de la DCPJ.
Cet ultimatum intervient alors que l’insécurité continue de se détériorer, malgré l’installation du Conseil présidentiel de transition (CPT), chargé de restaurer l’ordre et d’organiser des élections générales dans un délai maximal de 24 mois. Dix mois après sa mise en place, le bilan sécuritaire reste alarmant, et le déploiement de contingents internationaux n’a pas suffi à endiguer la montée en puissance des gangs.
Le SPNH-17 accuse les autorités de refuser de donner aux policiers les moyens et les ordres nécessaires pour démanteler les foyers criminels, alors que ces derniers étendent leur influence vers de nouvelles zones, notamment Kenscoff.
Cette nouvelle attaque a contraint de nombreuses familles à fuir, aggravant ainsi la crise humanitaire. Selon l’ONU, plus d’un million de personnes, principalement des femmes et des enfants, ont été déplacées, vivant dans des conditions extrêmement précaires.