
Le ministère de l’Éducation nationale et de la Formation professionnelle (MENFP) a lancé le processus d’inscription des élèves de 9ᵉ année fondamentale, alors que le secteur éducatif est paralysé par une grève des enseignants depuis près de trois mois.
Dans une note publiée sur son compte Facebook officiel, le MENFP a invité les directeurs d’établissements scolaires à inscrire leurs élèves, tout en leur recommandant de s’acquitter des frais d’inscription fixés à 1 500 gourdes par candidat. La validation des inscriptions se fera en ligne via la plateforme du ministère, et la période d’enregistrement s’étendra du 17 février au 30 avril 2025.
L’éducation, une priorité négligée ?
La décision du MENFP de lancer les inscriptions en pleine crise éducative suscite de vives critiques. Le Collectif Défenseur Plus, une organisation de défense des droits humains, accuse les autorités de ne pas faire de l’éducation une priorité en Haïti, soulignant l’allocation de fonds considérables à des projets jugés moins urgents.
« Les élèves de différents établissements scolaires errent dans les rues depuis près de trois mois, faute de professeurs en classe. Pendant ce temps, l’État consacre 4,1 millions de dollars américains à l’organisation du carnaval à Fort-Liberté et a déboursé 3,8 millions pour une visite de quelques heures du président colombien Gustavo Petro le 22 janvier dernier », a dénoncé l’organisation dans un communiqué.
Un droit fondamental bafoué
L’article 32 de la Constitution haïtienne de 1987 garantit l’éducation comme un droit fondamental et universel, un principe également consacré par plusieurs traités internationaux ratifiés par Haïti, dont le Pacte international relatif aux droits économiques, sociaux et culturels. Pourtant, le système éducatif haïtien est en crise, avec un nombre de jours de classe bien en deçà du seuil requis.
Sur les 182 jours prévus pour l’année scolaire, les élèves peinent à atteindre entre 110 et 120 jours de cours effectifs, une situation qui compromet sérieusement leur apprentissage et l’avenir du pays.