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Le 7 février occupe une place particulière dans l’histoire politique et sociale d’Haïti. Cette date est associée à des transitions de pouvoir marquantes, des crises politiques et, surtout, à la chute de la dictature des Duvalier en 1986.
La fin du régime des Duvalier (7 février 1986)
L’événement le plus emblématique lié au 7 février reste la fuite de Jean-Claude Duvalier, dit « Baby Doc ». Arrivé au pouvoir en 1971 après la mort de son père, François Duvalier (« Papa Doc »), il a dirigé le pays d’une main de fer pendant quinze ans.

Face à une crise économique grandissante, une mobilisation populaire sans précédent et des pressions internationales, Jean-Claude Duvalier est contraint de quitter Haïti le 7 février 1986 pour s’exiler en France. Ce départ met fin à près de trois décennies de régime duvaliériste et ouvre la voie à un processus de transition démocratique, bien que celui-ci soit marqué par des violences et des soubresauts politiques.
Le 7 février, une date de transitions démocratiques
Depuis 1986, le 7 février est souvent retenu comme date d’investiture des présidents élus démocratiquement. Cette tradition visait à symboliser la rupture avec la dictature et l’ancrage du pays dans un processus démocratique.
Plusieurs chefs d’État haïtiens ont ainsi prêté serment à cette date :
• Jean-Bertrand Aristide (1991 et 2001) : Premier président élu au suffrage universel après la dictature, il prend ses fonctions le 7 février 1991. Son mandat est interrompu par un coup d’État en septembre de la même année. Réélu en 2000, il revient au pouvoir le 7 février 2001 avant d’être renversé en 2004.

• René Préval (1996 et 2006) : Il devient, le 7 février 1996, le premier président haïtien à assurer une transition pacifique après un mandat complet. Réélu en 2006, il reprend ses fonctions le même jour.
• Michel Martelly (2011) : Son investiture est retardée jusqu’en mai en raison de contestations électorales, mais son élection s’inscrit dans la lignée des précédentes transitions démocratiques.
Une date aussi marquée par des crises politiques
Si le 7 février est censé incarner la démocratie et la stabilité, il a aussi été le théâtre de crises majeures :
• 2004 : Jean-Bertrand Aristide est contraint à l’exil après un soulèvement populaire et une pression internationale, plongeant le pays dans une nouvelle période d’instabilité.
• 2016 : Une crise électorale empêche l’investiture d’un président élu, entraînant une gouvernance intérimaire.
• 2021 : Le président Jovenel Moïse refuse de quitter le pouvoir à l’issue de son mandat constitutionnel, invoquant un décalage électoral. Cette crise exacerbe les tensions et fragilise davantage la situation politique du pays.

Un symbole entre espoir et incertitudes
Le 7 février demeure une date clé dans l’histoire contemporaine d’Haïti. Elle symbolise à la fois la victoire sur la dictature, l’aspiration démocratique du peuple haïtien, mais aussi les défis politiques persistants du pays. Chaque année, cette journée ravive le débat sur l’avenir d’Haïti et la nécessité d’instaurer une gouvernance stable et fonctionnelle.
BJ