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Le Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF) a tiré la sonnette d’alarme dans un communiqué publié ce dimanche 24 novembre, révélant une hausse inquiétante de 70 % du recrutement d’enfants par des groupes armés en Haïti. Cette augmentation, observée entre le deuxième trimestre 2023 et 2024, illustre une détérioration dramatique des conditions de protection de l’enfance. Désormais, les gangs ciblent massivement les enfants pour renforcer leurs activités criminelles.
Une instabilité politique qui gangrène le pays
Haïti traverse une crise sécuritaire sans précédent, marquée par une intensification des violences armées entre février et mars dernier, qui a conduit à la démission de l’ancien Premier ministre Ariel Henry. Depuis, la situation n’a cessé de s’aggraver. L’arrivée d’Alix Didier Fils-Aimé à la tête du gouvernement le 11 novembre, après l’éviction de Garry Conille par le Conseil présidentiel de transition, témoigne de l’instabilité politique chronique. En moins d’un an, le pays a vu se succéder trois Premiers ministres, une instabilité qui paralyse toute tentative de rétablir l’ordre.
Les gangs armés, qui contrôlent près de 80 % de la capitale Port-au-Prince, continuent de semer la terreur. Parmi eux, le groupe “Viv Ansanm”, responsable de multiples exactions contre les civils, réclame également la démission du Conseil présidentiel de transition.
Une crise humanitaire qui fragilise les enfants
Dans ce contexte de chaos, les enfants sont particulièrement vulnérables. L’UNICEF souligne plusieurs facteurs favorisant leur recrutement par les gangs :
•La pauvreté généralisée, qui pousse les familles à des choix désespérés.
•Le manque d’accès à l’éducation, privant les enfants de perspectives alternatives à la violence.
•L’effondrement des services publics essentiels, rendant la survie quotidienne encore plus précaire.
« Les enfants d’Haïti sont pris dans un cercle vicieux. Leurs conditions de vie désastreuses les rendent vulnérables au recrutement par les groupes armés, ce qui ne fait qu’aggraver leur désespoir », a déclaré Catherine Russell, directrice générale de l’UNICEF.
Une mobilisation urgente et nécessaire
Malgré le déploiement d’une mission multinationale de soutien à la sécurité dirigée par le Kenya avec l’appui de l’ONU, les violences persistent. L’UNICEF appelle à une action concertée et urgente pour inverser cette tendance.
« La sécurité et le bien-être des enfants doivent devenir une priorité pour toutes les parties prenantes », insiste l’organisation, rappelant que sans une mobilisation immédiate, une génération entière risque d’être perdue dans ce cycle de violence et de désespoir.
BJ