La recrudescence des violences dans plusieurs communes du pays prive des centaines de milliers d’enfants de leur droit fondamental à l’éducation, a révélé le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD). Plus inquiétant encore, certains d’entre eux se retrouvent enrôlés dans des groupes armés, servant parfois de boucliers humains lors d’opérations policières.
Depuis le début de l’année, les groupes armés ont étendu leur influence dans diverses zones des départements de l’Ouest et de l’Artibonite, où les forces de l’ordre peinent souvent à contenir leur avancée. Face à cette situation, des milliers de familles ont été contraintes de fuir leurs foyers. En conséquence, plus de 300 000 enfants n’ont pas pu reprendre le chemin de l’école le 1er octobre dernier, selon le PNUD.
L’organisation onusienne, bien que n’ayant pas fourni de chiffre précis, estime que des centaines, voire des milliers d’enfants non scolarisés se retrouvent désormais dans les rangs des gangs. Certains y sont recrutés de force par les chefs de bandes, tandis que d’autres les rejoignent volontairement. L’ONU indique que les enfants représentent aujourd’hui plus de 40 % des membres de ces groupes criminels.
Le chanteur engagé Murat Jean Belony, alias Belo, exprime sa vive inquiétude face à cette situation et appelle à la protection des enfants. « La place des enfants est à l’école, pas sur les champs de bataille. Protégeons-les ! », a-t-il écrit sur son compte officiel X, dans le cadre d’une campagne nationale pour la paix et les droits de l’homme.
Depuis juillet 2023, environ une trentaine d’attaques ont visé des établissements scolaires, incluant pillages, incendies et enlèvements d’enseignants et d’élèves. Par ailleurs, 35 des 85 sites accueillant des personnes déplacées à Port-au-Prince sont des écoles, ce qui a entraîné la fermeture de nombreux établissements et privé des milliers d’enfants de l’accès à l’éducation, souligne le Bureau de coordination des affaires humanitaires de l’ONU (OCHA).