Le secteur du transport public en Haïti a subi des pertes estimées à plus d’un million de gourdes depuis le début de la crise sécuritaire, selon Jacques Anderson Desroches, porte-parole de la Force Syndicale pour Sauver Haïti (FOSAH). Desroches dénonce l’inaction de l’État face à une situation qui paralyse l’une des infrastructures vitales du pays.
Il souligne que le transport en commun est l’un des secteurs les plus négligés par les autorités haïtiennes, qui n’ont rien fait pour garantir la libre circulation des citoyens sur l’ensemble du territoire national. Les chauffeurs sont quotidiennement confrontés au rançonnement par des groupes armés, à la baisse drastique du trafic, à la relocalisation forcée des stations d’autobus loin des zones dangereuses, et à l’incendie de plusieurs véhicules par des individus armés. De nombreuses voitures, stationnées dans des quartiers sous contrôle de gangs, sont devenues inaccessibles pour leurs propriétaires, aggravant la situation des transporteurs.
« Certains citoyens, forcés de traverser les routes nationales 1 et 2, préfèrent désormais emprunter la voie maritime pour rejoindre leurs proches en province », déclare le syndicaliste. Face à la détérioration continue de la situation sécuritaire, il critique la passivité du gouvernement et l’incapacité du Conseil Présidentiel de Transition (CPT) et du Premier ministre Garry Conille à s’accorder pour apporter une solution durable à cette crise.
Les violences à Port-au-Prince et dans les zones environnantes se sont intensifiées cette semaine, notamment à Solino et dans l’Artibonite, particulièrement à Pont Sondé, réduisant encore plus le nombre de routes sécurisées pour la circulation des véhicules publics et privés.
Jacques Anderson Desroches appelle les chauffeurs à faire preuve de vigilance lorsqu’ils circulent sur des routes contrôlées par des hommes armés. Il exhorte également les autorités à prendre des mesures pour assurer la sécurité des conducteurs, notamment ceux qui traversent régulièrement des zones à haut risque.