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Le Secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, a exprimé son profond mécontentement face à la réponse insuffisante de la communauté internationale concernant la crise en Haïti. Lors d’un entretien exclusif accordé à l’AFP ce lundi 16 septembre, Guterres a vivement critiqué le manque de soutien financier pour la Mission Multinationale de Soutien à la Sécurité (MMSS) menée par le Kenya.
Un an après l’appel à contributions, seuls six États membres des Nations Unies ont apporté une aide financière. Le Canada se distingue avec une contribution de 45 millions de dollars, suivi par les États-Unis avec 15 millions. La France et l’Espagne ont respectivement versé 3 millions, tandis que l’Italie et la Turquie ont offert des sommes bien plus modestes, 360 000 et 50 000 dollars.
Bien que des dons d’équipement et des formations aient été fournis, le total des fonds récoltés n’atteint que 68 millions de dollars, un montant largement insuffisant pour permettre à la force de mener à bien sa mission. Antonio Guterres a exprimé son exaspération, dénonçant le contraste frappant entre la mobilisation rapide de fonds pour d’autres crises mondiales et l’inaction face à la situation désespérée d’Haïti.
« Quand il y a une guerre, on trouve toujours de l’argent. Quand une crise financière éclate et que des banques doivent être sauvées, on trouve toujours de l’argent. Mais lorsque qu’un peuple souffre dans une situation aussi désespérée, et qu’on a besoin d’une somme relativement modeste pour mettre en place une petite force en Haïti, il est totalement inacceptable que cet argent ne soit pas disponible », a-t-il déclaré avec fermeté.
Alors que le mandat de la MMSS arrive à son terme à la fin du mois, les États-Unis plaident pour prolonger l’effort en intégrant la mission dans un cadre onusien. Ils envisagent de soumettre une proposition au Conseil de sécurité pour transformer la MMSS en une opération de maintien de la paix sous la bannière de l’ONU.
Sur le terrain, la situation demeure tendue. Après plusieurs mois d’intervention en Haïti, la Mission Multinationale peine à enregistrer des avancées significatives sur le plan sécuritaire, laissant les perspectives de stabilisation incertaines.
D.D