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Le Rassemblement des Démocrates Nationaux Progressistes (RDNP) a exigé la suspension des trois conseillers présidentiels impliqués dans le scandale de corruption lié à la Banque Nationale de Crédit (BNC). Wadner Edouard, membre influent du parti, a réitéré cette demande à quelques jours de la visite du secrétaire d’État américain Antony Blinken à Port-au-Prince, où ce dernier doit rencontrer divers acteurs politiques.
La visite de Blinken, prévue pour le 5 septembre 2024, pourrait être déterminante dans la gestion de ce dossier sensible. Plusieurs partis et organisations politiques haïtiennes, dont le RDNP, ont redoublé d’efforts pour exiger le retrait des conseillers en question. Le RDNP a renouvelé son appel ce lundi 2 septembre.
« Notre position est claire : les trois conseillers doivent être écartés de leurs fonctions au sein du Conseil Présidentiel de Transition (CPT) en attendant les conclusions d’une enquête approfondie », a déclaré Wadner Edouard sur les ondes de Radio Magik 9.
« Nous ne pouvons pas affirmer leur culpabilité, mais le simple soupçon justifie leur retrait temporaire », a-t-il ajouté, rejetant l’idée que les conseillers soient intouchables face à la justice.
Edouard a également averti que le refus des conseillers de démissionner pourrait entraîner des répercussions tant internes qu’internationales pour le pays.
Le RDNP n’est pas le seul à réclamer des sanctions. Dans une lettre adressée début août au président du CPT, Edgard Leblanc Fils, les représentants du Bureau de Suivi de l’Accord de Montana et de celui du 30 janvier, deux entités signataires de l’accord du 3 avril 2024, ont également exigé des mesures conservatoires à l’encontre des conseillers mis en cause.
À ce jour, le CPT n’a pas encore pris de décision officielle dans cette affaire. Il convient de rappeler qu’une résolution du CPT exige une majorité de cinq voix sur sept pour toute prise de décision majeure.
Par ailleurs, dans une lettre datée du 29 août 2024, adressée au Directeur Général de l’Unité de Lutte Contre la Corruption (ULCC), Me Hans Ludwig Joseph, l’avocat de l’ancien responsable de la BNC, Me Sonet Saint-Louis, a exprimé la volonté de son client de confronter les trois conseillers qu’il accuse. Toutefois, il a insisté sur la nécessité préalable de leur retrait de leurs fonctions, soulignant que, selon la Constitution, les conseillers présidentiels ne bénéficient d’aucune forme d’immunité.