La convocation de Dominique Dupuy, source de discorde entre le CPT et la Primature
Le 7 juillet 2021, Haïti a été secouée par l’annonce du décès du président Jovenel Moïse, assassiné par un commando armé dans sa résidence à Pèlerin 5. Depuis lors, l’enquête a progressé de manière inégale entre Haïti et les États-Unis. Cet acte cruel a suscité une vive émotion tant au niveau national qu’international. Les projets du Président Moïse ont-ils été affectés ? Quelles actions l’État haïtien a-t-il entreprise pour rechercher la vérité ? Que s’est-il passé avec sa résidence à Pèlerin 5 ? Autant de question auxquelles nous tenterons de répondre dans cet article.
Les autorités haïtiennes ainsi que les enquêteurs américains ont réalisé des avancées significatives dans le cadre de l’affaire. Plusieurs individus ont été appréhendés et inculpés dans le cadre de leur présumée participation à l’assassinat du président Moïse. Parmi les personnes impliquées figurent des citoyens haïtiens et étrangers, notamment d’anciens agents de sécurité et des mercenaires colombiens.
Malgré l’arrestation de 43 personnes, y compris 18 anciens militaires colombiens, la plupart d’entre elles ont malheureusement réussi à s’échapper lors de l’évasion spectaculaire orchestrée par la coalition armée « Viv ansanm ». Les commanditaires et les motivations de l’assassinat restent inconnus en Haïti.
Les avancées sont freinées par les insuffisances des ressources de la justice haïtienne et le manque de détermination politique à agir. De plus, les cinq juges d’instruction ayant été successivement désignés pour cette affaire ont rencontré des obstacles, certains ayant renoncé ou ayant été limogés.
Aux États-Unis, l’enquête progresse lentement avec l’arrestation et la condamnation de trois personnes, mais la coopération entre les autorités judiciaires américaines et haïtiennes est limitée. Les affaires sont entourées de mystères aux États-Unis et l’impunité persiste. Pendant ce temps, l’insécurité et les luttes pour le pouvoir en Haïti continuent de s’aggraver.
Les enquêteurs ont réussi à révéler une partie de l’organisation et du financement derrière cet acte scandaleux, mettant en lumière des motivations politiques et financières complexes. Les liens avec les réseaux criminels ainsi que les intérêts politiques locaux et internationaux ont également été mis en évidence, soulignant la complexité de l’affaire.
Par ailleurs, une indemnisation de plus de 6 millions de dollars américains devrait être allouée à la famille du défunt à la suite d’une décision rendue par le juge fédéral de Miami, Jose Martinez, le vendredi 7 juin 2024. Cette ordonnance de restitution concerne 6 condamnés impliqués dans l’affaire, qui devront se conformer à cette mesure judiciaire.
De manière plus spécifique, le juge de district José Martinez a accordé près de 5 millions d’euros à Martine Moïse, veuve de Jovenel Moïse, pour couvrir ses frais d’hôpital, ses déplacements et sa sécurité. Quant au fils aîné du couple, Joverlein Moïse, qui n’était pas présent lors de l’attaque des mercenaires, il recevra plus de 800 000 euros.
Malgré les avancées réalisées, l’enquête se heurte à des obstacles et des défis, notamment la pression politique et les menaces pesant sur les témoins et les enquêteurs. Trouver la vérité et rendre justice dans cette affaire, demeurent un défi majeur, appelant à une collaboration internationale et une détermination inébranlable.
Concernant l’attitude négligente des autorités haïtiennes à l’égard de la demande de justice pour le Président Jovenel Moïse, des interrogations se posent. Les responsables politiques et judiciaires semblent peu motivés à poursuivre les investigations trois ans après l’assassinat. Il est possible que certains considèrent la mort de ce président issu du peuple comme un simple problème à régler.
Qu’est-il advenu de la résidence de Jovenel Moïse à Pèlerin ?
Lors d’une brève visite à Pèlerin 5 le jeudi 4 juillet 2024, nous avons constaté qu’il s’agissait d’une zone résidentielle ouverte au public. Cependant, il nous a semblé étrange que malgré la présence d’une antenne de police sur place, aucun agent n’était visible. Des membres de l’USGPN étaient en discussion dans la cour d’une maison fortement sécurisée. Malheureusement, notre demande d’accès à la cour pour visiter la maison nous a été refusée.
Alors que le peuple haïtien demande justice et que la mémoire de Jovenel Moïse reste présente, l’enquête se poursuit dans le but de faire toute la lumière sur cet acte barbare et de rendre enfin justice aux victimes et à leurs familles.
La plupart des projets lancés sous la présidence de Jovenel Moïse ont été abandonnés pour le moment, ce qui témoigne de la mauvaise pratique de la politique en Haïti. Nous resterons attentifs à l’évolution de l’enquête et nous fournirons des mises à jour régulières.