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Dans le cadre d’une initiative de l’Université d’État d’Haïti (UEH), la Faculté de Médecine et de Pharmacie (FMP) propose trois jours de dépistage gratuit du cancer du col de l’utérus pour le grand public. Les 21, 22 et 23 juin ont ainsi été choisis pour la tenue de cet événement, qui est une pratique régulière selon Ernest Valencia et Daana François Delva, respectivement coordinatrice du projet et responsable de communication du comité organisateur. Ils ont accordé une interview à notre rédaction afin de sensibiliser un maximum de personnes à cette initiative.
La Faculté de Médecine et de Pharmacie, en collaboration avec l’École de Biologie Médicale et l’École d’Optométrie de l’Université d’État d’Haïti, organise trois journées de sensibilisation et de dépistage du cancer du col de l’utérus.
L’initiative vise les femmes ayant déjà eu des rapports sexuels et celles ayant déjà eu un ou plusieurs enfants. Le comité organisateur encourage également les hommes à soutenir leurs partenaires pour qu’elles se fassent dépister avant l’apparition de ce cancer récurrent responsable d’un grand nombre de décès à l’échelle mondiale.
Ernest Valencia et Daana François Delva soulignent que le cancer du col de l’utérus, tout comme celui du sein, peut être guéri si le dépistage est réalisé suffisamment tôt.
Le cancer du col de l’utérus, une véritable menace pour la santé des femmes
Ce cancer fréquent et répandu est causé par la présence de cellules anormales, dites cancérigènes, au niveau de la muqueuse recouvrant le col de l’utérus, c’est-à-dire la partie inférieure de l’utérus où il se connecte au vagin. Ces cellules deviennent anormales et potentiellement dangereuses, surtout en cas d’infection prolongée par des virus tels que le HPV (papillomavirus humain), transmis notamment par voie sexuelle.
D’après les membres du comité organisateur lors de cette entrevue avec la rédaction, le cancer du col de l’utérus est une maladie dévastatrice entraînant la mort de plus de 350 000 femmes chaque année. Il s’agit du 4ème cancer le plus fréquent chez la femme, principalement causé par une infection persistante (sur une période de 10 à 15 ans) par des virus appelés papillomavirus humains (HPV), transmis par voie sexuelle.
Ernest Valencia et Daana François Delva signalent que dans 80% des situations, l’organisme parvient à combattre cette infection, mais dans 10% des cas, l’infection peut persister au niveau de la muqueuse du col utérin, menant potentiellement à des lésions précancéreuses pouvant progresser vers un cancer.
Analyse des risques, mesures de prévention et dépistage sur une période de trois jours
Les étudiantes de la Faculté de Médecine et de Pharmacie ont identifié divers facteurs de risque liés à cette maladie, tels que le début précoce des rapports sexuels et de la grossesse, le nombre élevé de partenaires sexuels, la multiparité, la carence en vitamines et un faible statut socio-économique. Elles ont souligné que toutes les femmes sont exposées à ces risques.
Les entités touchées par cette activité au sein de l’Université d’État d’Haïti sont la Faculté de Médecine et de Pharmacie, en étroite collaboration avec l’école de biologie médicale et d’optométrie (FMP/EBM/O). Le comité organisateur met en avant la lutte contre le cancer du col de l’utérus, considéré comme un grave problème de santé publique en Haïti, où le taux d’incidence et de mortalité est parmi les plus élevés au monde.
Selon les données fournies par la Société Haïtienne d’Oncologie et de Cancérologie (SHONC), plus de la moitié des nouveaux cas de cancer enregistrés concernent le col de l’utérus, et plus de 70% de ces cas sont diagnostiqués au stade III, ont rapporté les étudiants en médecine. Ces derniers ont souligné que ce type de cancer peut être guéri s’il est détecté précocement et traité rapidement. Ainsi, une sensibilisation accrue et des campagnes de dépistage sont indispensables pour réduire le nombre de cancers du col de l’utérus.
Les journées de dépistage auront lieu du 21 au 23 juin 2024 à l’Omni Hospital, Dash, #57, rue Clerveaux, Pétion-Ville, Haïti, de 8h à 16h. Ce projet, qui n’est pas à sa première édition, a pu voir le jour grâce au soutien de plusieurs partenaires, dont la Société Haïtienne d’oncologie, Dash (pour cette édition), l’Institut Haïtien d’oncologie (IHDO) et l’Autorité Portuaire Nationale (APN).
Les étudiants en médecine recommandent au public d’éviter les rapports sexuels précoces, de pratiquer des rapports protégés, de limiter le nombre de partenaires sexuels et de se soumettre régulièrement à des dépistages tels que le pap-test.
BJ