La convocation de Dominique Dupuy, source de discorde entre le CPT et la Primature
L’Unité de lutte contre la corruption (ULCC) a demandé au Commissaire du gouvernement de Port-au-Prince, Me Elder Guillaume, d’ouvrir des enquêtes judiciaires à l’encontre de plusieurs anciens dirigeants de l’État. Ils sont accusés, entre autres, de fausses déclarations de patrimoine, de corruption et de détournement de biens publics.
Le directeur général de l’Unité de lutte contre la corruption (ULCC), Me Hans Ludwig Joseph, a remis, comme annoncé, ce mercredi 15 octobre, plusieurs rapports d’enquête au Commissaire du gouvernement de Port-au-Prince, Me Elder Guillaume, réclamant des poursuites judiciaires contre plusieurs personnalités, dont l’ancien sénateur Nenel Cassy, accusé de fausse déclaration de patrimoine.
Dans sa déclaration, Nenel Cassy avait mentionné deux comptes, alors qu’en réalité, selon les enquêteurs de l’ULCC, l’ancien homme fort de l’opposition en possède quatre autres, un à la Unibank et trois autres à la Banque nationale de crédit (BNC).
Selon le document consulté par la radio Métronome, l’ancien parlementaire aurait enregistré une augmentation de plus de 28 millions de gourdes uniquement à la UNIBANK. Il aurait effectué trois dépôts en un seul jour, contournant certaines dispositions, notamment le remplissage du formulaire de provenance des fonds, suscitant ainsi de sérieux doutes.
De même, les agents de l’ULCC ont réclamé des poursuites judiciaires contre l’ancien président du grand corps, le sénateur Joseph Lambert, Wanique Pierre, Hervé Fourcand et Gracia Delva, tous accusés de détournement de biens publics.
Outre ces anciens parlementaires, les enquêteurs de l’ULCC ont demandé que des poursuites soient engagées contre l’ancien Directeur général de l’ONA, Jemley Jean-Baptiste, Stéphanie Mondestin ainsi que des responsables du ministère de l’éducation nationale et de la formation professionnelle (MENFP). Ces derniers sont accusés d’avoir signé des contrats d’une valeur de plus de 80 mille dollars américains au nom dudit ministère sans l’approbation du titulaire.
L’ULCC a formulé cette demande au Commissaire du gouvernement de Port-au-Prince, dans le cadre de ses prérogatives de lutter contre la corruption et de promouvoir la transparence dans la gestion publique et de moraliser la vie publique.
Depuis sa création le 8 septembre 2004 à nos jours, l’Organe de lutte contre la corruption a déjà remis plusieurs rapports aux responsables judiciaires du pays leur demandant d’ouvrir une enquête sur des faits avérés de corruption. Quasiment tous les documents sont en souffrance dans les tiroirs poussiéreux de la justice haïtienne, reconnue pour sa lenteur.