La délégation de la CARICOM essuyé un autre échec en Haïti au terme de sa nouvelle mission dans le pays. Les émissaires de l’organisation régionale ont bouclé, ce dimanche, leur mission de 6 jours qui visait à réunir les acteurs en vue de parvenir à un accord pour juguler la crise.
Une fois de plus, les acteurs politiques haïtiens ne sont pas parvenus à un accord au terme de cette énième mission des éminentes personnalités de la CARICOM à Port-au-Prince du 4 au 10 septembre 2023 .
Les lignes n’ont pas bougé et c’est ce que l’on redoutait tous. Les deux blocs politiques en l’occurrence les signataires de la déclaration de Kingston et ceux de l’accord du 21 décembre n’ont trouvé aucun accord pour un dégel de la crise. La venue de la délégation de la Caricom était censée être la dernière tentative pour parvenir à un consensus politique. La montagne a accouché d’une souris.
Plusieurs représentants des deux blocs ont été présents, hier samedi, à la réunion tant attendue entre les deux blocs et le Premier ministre Ariel Henry. Ont été remarqués dans la salle, le Premier ministre Ariel Henry, André Michel, l’ex sénateur Sorel Yacinthe, l’ex député A. Rodon Bien-Aimé, l’ex député Abel Descollines, l’ex premier ministre Claude Joseph ( EDE), Maryse Narcisse ( Fanmi Lavalas), Ted Saint Dic ( Accord Montana), Emmanuel Ménard ( Force Louverturienne), Edgard Leblanc ( OPL), Stéphane Vincent ( En Avant) et des représentants de la société civile dont Alix Prophète.
Après deux heures de discussions, cette ultime tentative de la délégation de la CARICOM n’a rien apporté de plus comme piste de solutions capable de mettre fin à la crise multiforme qui sévit dans le pays. Pour plus d’un, ça a été une rencontre servant de préparation pour les prochaines négociations qui doivent commencer le mardi 12 septembre prochain à la Nonciature Apostolique. C’est ce qui a été convenu entre les parties.
Néanmoins, lors de cette rencontre, des signataires de la déclaration de Kingston ont réitéré leur appel à la démission du Premier ministre Ariel Henry. Ce qui a handicapé tout le processus. Sur Twitter, le porte-parole du Secteur Démocratique et Populaire André Michel, fidèle allié du pouvoir, a fustigé le comportement de l’opposition qui, selon lui, ne veut en aucun cas perdre pour gagner.
« Montana et le Groupe des 8 ont bloqué les négociations politiques avec l’idée de la démission du Premier ministre Ariel Henry. Faisons plutôt les négociations sur la question de la sécurité, celle du gouvernement d’unité nationale, l’ouverture et le renforcement du HCT, la constitution, le CEP. Aujourd’hui, la population a le plus besoin de la sécurité, c’est ce qu’elle attend », écrit André Michel.
« Si vous êtes dans la démission et le « dechoukaj », vous ne pouvez pas négocier. Ces choses ne vont pas de paire. Négocier, c’est perdre pour gagner, donner pour gagner. Nous espérons que les amis de l’opposition réfléchiront avant de retourner à la table du Dialogue. Que l’esprit de Dieu et des ancêtres nous donne la sagesse dans les négociations », poursuit André Michel.
Définitivement, les chances de trouver un consensus politique entre les forces vives de la nation sont minces. Le chef du gouvernement et ses alliés ne veulent qu’élargir le Haut Conseil de la Transition et former un gouvernement d’unité nationale alors que l’opposition ne jure que par la mise en place d’un collège présidentiel avec des prérogatives d’un président de la République.