L’annonce du gouvernement canadien d’ouvrir un bureau en République dominicaine pour coordonner l’aide internationale à la Police nationale d’Haïti, a suscité la réaction de l’organisation de la diaspora haïtienne au Canada Debout pour la Dignité.
Cette organisation voit dans cette initiative, une démarche visant à retarder la mise en œuvre d’une vraie solution alors que les autorités dominicaines disent n’avoir accordé aucune autorisation pour que ce bureau soit ouvert sur leur territoire.
Intervenant à l’émission Panel Magik de ce vendredi 16 juin sur les ondes de la Radio Magik 9, le président de l’organisation haïtienne évoluant au Canada, Debout pour la Dignité, le pasteur Wilner Cayo a dénoncé une solution cosmétique proposée par le Canada.
Cependant, le responsable croit que cette annonce de la ministre des Affaires étrangères du Canada Mélanie Joly, est le résultat des mobilisations de plusieurs organisations de la communauté haïtienne au Canada qui poussent enfin les autorités à sortir de leur indifférence sur le dossier haïtien.
« C’est une solution qui n’est pas réaliste car si le Canada doute de ses moyens pour assurer la sécurité de son équipe sur le terrain, comment pouvons-nous prendre sa proposition au sérieux dans l’état actuel de la situation en Haïti », s’est questionné l’homme d’église.
Le pasteur Cayo a critiqué cette décision d’ouvrir ce bureau en République dominicaine et sans la participation des acteurs haïtiens, ce qu’il considère comme « une insulte à notre intelligence ».
Le président de l’organisation Debout pour la Dignité a par ailleurs plaidé en faveur d’une solution durable qui s’inscrit dans une logique participative et non paternaliste. Pasteur Cayo a également fait appel à la participation des personnes compétentes et honnêtes de la diaspora et en Haïti, à toute démarche visant une solution durable à la crise sécuritaire dès la conception jusqu’à sa mise en œuvre.
« Si la démarche du Canada est sérieuse, pourquoi ne pas fournir à la PNH des hélicoptères de combat, des chars d’assaut et un appui technique », a-t-il avancé.
Le pasteur Wilner Cayo invite les autorités canadiennes à faire appel à des hauts gradés des forces de sécurité canadiennes d’origine haïtienne pour appuyer la PNH.
De son côté, la République dominicaine indique n’avoir ni discuté ni accordé l’autorisation pour l’implantation sur son territoire de ce bureau de coordination de l’aide internationale à Haïti, selon un tweet du chancelier dominicain Roberto Alvarez.