Le Commissaire Ronald Richemond mis en disponibilité suite aux nombreuses plaintes à son encontre
Une situation de tension a régné en milieu de journée de ce lundi 10 avril devant les Centres de Réception et de Livraison de Document d’Identité (CRLDI) du parc Sainte-Thérèse de Pétion-Ville et celui de la rue Lamarre au centre-ville de Port-au-Prince.
Des pneus enflammés ont été érigés devant ces institutions par des dizaines de contribuables qui se disent être dans l’impossibilité de prendre un rendez-vous à travers la plateforme DELIDOC, lancée par le gouvernement le 31 mars 2023.
En effet, dans une note du Ministère de l’Intérieur et des Collectivités Territoriales publiée le 8 avril dernier, pour produire une demande de passeport, les citoyens doivent se munir obligatoirement d’une feuille de rendez-vous téléchargée directement sur la plateforme DELIDOC à partir de ce lundi 10 avril.
Ce document s’obtient après avoir rempli un formulaire de demande en ligne, toujours selon la note du MICT.
Cette mesure a soulevé la colère des protestataires qui ont perturbé le fonctionnement de ces bureaux empêchant ainsi aux personnes ayant pris rendez-vous en ligne de poursuivre le processus.
« Nous n’avons pas accès à un téléphone intelligent et à l’internet, donc il n’y a pas moyen de se procurer de la feuille de rendez-vous via la plateforme », se plaint l’un des protestataires rencontré au bureau situé au Parc Sainte-Thérèse de Pétion-Ville.
Pour sa part, ce jeune homme qui a sa feuille de rendez- vous en main, dénonce l’irresponsabilité des autorités à faire appliquer leurs propres mesures. Il souhaite l’application de ces nouvelles mesures pour freiner la corruption qui existe dans ce secteur.
« Cet incident se produit parce que nous avons un problème de leadership dans ce pays. Moi j’ai pris le rendez-vous et me suis mis en retrait quand j’ai vu la détérioration de la situation », a-t-il martelé.
Il y a trop de corrupteurs dans ce pays et le programme « Humanitarian Parole », leur a permis d’empocher un tas de fric sur le dos des citoyens, réclamant au moins cinquante milles gourdes à un particulier pour l’obtention du passeport. J’ose espérer que l’initiative d’enregistrement en ligne prise par le gouvernement tienne et facilite l’accès au service, bien que je n’y crois pas trop », a-t-il déclaré.
Soulignons que les bureaux de la Rue Lamarre, du Gymnasium Vincent à la Rue Romain et celui du bureau central de la DGI à Port-au-Prince; le bureau du Parc Sainte -Thérèse à Pétion – ville, celui de la SONAPI sur la Route de l’aéroport et celui de Tabarre sont concernés par cette nouvelle disposition.
La plateforme DELIDOC qui a présenté des failles techniques peu après son lancement, est désormais opérationnelle. Cependant des citoyens avisés restent perplexes quant à la diminution des files d’attentes dans les bureaux et la réduction de la lenteur du service, les résultats escomptés par les autorités.