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L’Unité de Lutte Contre la Corruption (ULCC) a présenté, ce vendredi 3 mars, les rapports de diverses enquêtes effectuées, dans lesquels l’institution pointe du doigt plusieurs personnalités publiques, les accusant de corruption, de trafic d’influence ou d’avoir menti lors de leur déclaration de patrimoine.
Parmi ces accusés figurent l’ancien sénateur Youri Latortue, Romel Bell, ancien directeur général des Douanes et des cadres de la Caisse d’Assistance Sociale (CAS).
Dans l’un de ces rapports, Youri Latortue est accusé de trafic d’influence. D’après l’organe de lutte contre la corruption, le coordonnateur national du parti Ayiti An Aksyon (AAA) avait signé un contrat au nom de sa mère, Immacula Cantave, lorsqu’il était président du grand corps. Cet acte, condamné par la Loi, a eu d’autres irrégularités. En effet, 8 chèques ont été émis à l’ordre de la mère de l’ancien élu pour être, finalement, déposés sur le compte bancaire personnel de ce dernier. Un autre a par ailleurs été déposé sur le compte de l’entreprise National Sécurité.
En outre, l’État haïtien avait octroyé des per diem à madame Immacula pour 4 voyages qui devaient avoir lieu en 2017, cependant la Direction de l’Immigration et de l’Émigration (DIE) a révélé que la mère de l’ex sénateur a voyagé pour la dernière fois en 2014, a rapporté l’ULCC.
Les autres élus visés dans les rapports de l’ULCC sont Wilfrid Gelin, Nawoon Marcellus, Jacques Sauveur Jean, Dieudonne Luma Étienne, Jean Mary Junior Salomon, Willot Joseph et Hervé Fourcand. D’après l’institution de lutte contre la corruption, ils ne pourront pas participer aux prochaines élections qui auront lieu cette année dans le pays par le fait qu’ils n’avaient pas fait leur déclaration de patrimoine. Cet acte, a rappelé l’ULCC est puni par la Loi du 12 février 2008.
L’ex sénateur Rony Célestin, est cité dans ce rapport pour avoir contracté un prêt de 700 millions de gourdes à l’ONA sur 300 mois.
Romel Bell, pour sa part, est une nouvelle fois cité par l’ULCC pour corruption. L’institution a rapporté que l’ancien directeur général de l’Administration des Douanes (AGD) avait menti lors de sa déclaration de patrimoine. Il n’avait pas fait mention de deux maisons qu’il possède respectivement à Tabarre et au Cap-Haïtien. Ce dernier aurait tout aussi menti sur le nombre de comptes bancaires qu’il détient.
Avouant qu’il n’en avait que deux, il a été révélé que l’ancien cadre de l’AGD a en réalité plus de dix comptes bancaires en son nom et celui de sa femme. De plus, il aurait utilisé le nom d’une fondation pour blanchir de l’argent en complicité avec sa femme, à en croire ce qu’a révélé l’ULCC.
En ce qui a trait à la Caisse d’Assistance Sociale (CAS), au moins quatre membres sont épinglés. Il s’agit de la directrice Edwine Tonton, et de Yvrose Alcide, membre de son cabinet, accusées de trafic d’influence, Pierre Richard Vales, le Chef comptable et Hector Dominique Bernadin, cités pour association de malfaiteurs.
De plus, le Bureau départemental de l’Autorité portuaire nationale (APN) / Port international du Cap-Haïtien est l’objet d’irrégularités de toutes sortes dans un dossier de contrat de location de véhicule en dehors des procédures de passation de marchés publics.
Devant ces multiples cas, l’Unité de Lutte Contre la Corruption (ULCC) se réfère à la Justice. Elle requiert de mettre l’action publique en mouvement contre toutes les personnalités épinglées dans ses rapports afin que lumière soit faite sur ces dossiers en vue de mettre fin au règne de l’impunité.
Pour rappel, plusieurs parmi les personnes citées sont sanctionnées par les États-Unis et le Canada. C’est le cas notamment de Youri Latortue et Romell Bell, soupçonnés d’avoir utilisé leur position pour favoriser des actes de corruption et de trafic de drogue en Haïti.