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Environ une dizaine de greffiers sont forcés de fuir le pays après avoir participé à des perquisitions et constats, notamment dans le cadre de dossiers en rapport avec des membres de gangs armés et l’assassinat de l’ancien président Jovenel Moise.
Dans le cadre d’une interview accordée à Ted’Actu, Ainé Martin, président de l’association nationale des greffiers haïtiens(ANAGH), appelle la communauté internationale, les autorités au niveau de l’exécutif et judiciaire ainsi que la Police Nationale d’Haïti à agir au plus vite pour assurer la sécurité de ces greffiers.
Au niveau de différentes juridictions, des greffiers font face à des persécutions et menaces, en lien avec leur travail au point que certains sont obligés de fuir leur maison avec leur famille. Trois (3) de ces victimes sont attachées au tribunal de paix de Pétion-Ville et une autre à Cité Soleil. Deux (2) autres greffiers sont au Cap-Haitien alors que Gonaïves, Tiburon à Jérémie et Cavaillon compte respectivement un (1) greffier sous l’emprise de persécution.
Selon Martin, aujourd’hui l’image d’un des deux greffiers qui avaient pris part au constat de l’assassinat de Jovenel Moïse est utilisée par les persécuteurs sur un site anonyme dans le but de faire croire qu’il serait un membre de gang.
« Il ne peut même pas rester chez lui, il a dû chercher refuge chez quelqu’un. En plus de faire face aux menaces par téléphone, il doit également faire face à la police» rapporte Martin.
D’un autre côté, les dossiers de perquisition et de constat dans les maisons de membres de gangs font courir des risques élevés aux professionnels du système judiciaire.
Une situation qui à Cité-Soleil a obligé le juge de paix Dabia Jean Lunes à fuir le pays. Le greffier qui l’accompagnait, terrorisé, ainsi que sa famille par les bandits, a dû se mettre à couvert. Alors qu’au Cap-Haitien, c’est un individu impliqué dans des trafics d’armes qui a été arrêté avec en sa possession des armes et des munitions, puis libéré par un substitut du commissaire. Celui-ci accuse le greffier de l’avoir dénoncé à La police.
En effet, les 10 greffiers ont en commun le fait que les persécutions qu’ils subissent sont en lien avec leur travail et qu’ils ne reçoivent aucune protection des autorités judiciaires. Ce problème s’ajoute aux nombreuses revendications de ces professionnels portés le plus souvent par l’ANAGH.
Martin Ainé déplore par ailleurs la crise sécuritaire du pays qui affecte tous les secteurs du pays dont le système judiciaire. D’autres greffiers ont déjà perdu leurs maisons qui ont été incendiées par des bandits, enlevés par des membres de gangs armés, assassinés…Bien que des plaintes aient été déposées contre ces individus, il n’y a eu aucun suivi.
Martin Ainé explique que la situation de ces greffiers, obligés de se cacher parfois avec leur famille pour être en sécurité, est difficile. Certains ne parviennent même pas à se nourrir se désole-t-il tout en demandant au ministre de la justice de vite se pencher sur les cas de ces victimes.