Les hommes armés de SAVIEN et ceux de Jean DENIS se sont de nouveau affrontés. Au moins 15 personnes ont été tuées du samedi 16 au lundi 18 juillet 2022. Une douzaine de petites maisons ont été incendiées. Et comme toujours, des centaines de riverains ont fui leurs quartiers.
La paix s’effrite dans le Bas-Artibonite après une longue période de calme (apparent). Du samedi 16 au lundi 18 juillet 2022, les deux puissants groupes armés du département dirigés par Ti-Mépris et Ti Luckson se sont affrontés. Des coups de feu ont été entendus pendant de nombreuses heures.
Les organisations de la société civile travaillant dans la région n’ont pas tardé à réagir et ont fait état de 15 morts dans un premier bilan partiel publié hier, lundi 18 juillet 2022. Mais ce n’est pas tout. Une douzaine de petites maisons ont été incendiées à Barrière Léon, Sou Dig, etc.
La tension était montée d’un cran samedi 16 juillet. Le fonctionnement du marché public de Pont-Sondé était perturbé. Marchands et acheteurs couraient dans toutes les directions pour tenter de s’échapper.
Dans le même temps, les habitants de SAVIEN, Kafou Pwa, Baryè Léon et Kafou Pey ont vécu une journée très agitée. Des centaines de familles ont dû fuir les zones susmentionnées à cause des rafales de tirs. Elles se sont réfugiées à Liancourt, Saint-Marc, Pont Sondé, Verrettes etc.
Les gangs de Savien ne chôment pas
Après la mort du CAID Odma Louissaint, certains pensaient que ces militaires allaient déposer les armes. Il n’en est rien. Depuis plusieurs semaines, les habitants de Moreau Drouet et des marais se plaignent. Des hommes lourdement armés volent leur bétail à volonté. Ils accusent les hommes armés de Savien qui, de leur côté, n’ont pas réagi à ces accusations.
« Nous avions perdu au moins une vingtaine de bœufs au cours du mois de juin 2022. Cette action est l’œuvre des hommes armés de Savien », a déploré Djerry PIERRE, agriculteur. « Après ce qui s’est passé ces 4 derniers jours, nous sommes très inquiets. Dans un mois, ce sera la période des récoltes. Il n’y a aucune garantie que nous aurons la chance de récolter. Car ils peuvent nous priver de cette récolte comme ils l’ont fait auparavant », a-t-il ajouté.
Cette lutte a repris suite au meurtre d’un chauffeur de taxi qui aurait été l’un des informateurs du gang de la « Grande Griffe » à Savien. Depuis, ils ont échangé des propos virulents avant d’en venir aux mains le week-end dernier. Le commerce et les transports publics sont perturbés sur la route menant à Petite-Rivière. Quand cela s’arrêtera-t-il ?