Huit mois après l’installation du Conseil présidentiel de transition (CPT), présidé par Lesly Voltaire, le parti Fanmi Lavalas dresse un bilan mitigé. Dans un communiqué, il dénonce le comportement des responsables et appelle à des actions immédiates pour redresser une situation qu’il juge préoccupante.
Comme une grande partie de la population, Fanmi Lavalas critique sévèrement les performances des huit premiers mois de la transition, à laquelle il a pourtant contribué de manière décisive. « Le CPT et le gouvernement ont échoué à restaurer l’ordre et la sécurité, leur principale mission », peut-on lire dans le communiqué. Le parti déplore également la non-publication de l’accord du 3 avril, censé constituer la feuille de route de cette transition.
Fanmi Lavalas pointe une dérive inquiétante par rapport aux objectifs initiaux, en prenant pour exemple les massacres survenus à Wharf-Jérémie, dans la commune de Cité Soleil, et à Petite-Rivière, dans le Bas-Artibonite. Ces violences ont fait plusieurs centaines de morts et de blessés, plongeant les familles des victimes dans le deuil et la colère.
En conséquence, le parti a annoncé qu’il retirait son soutien au CPT. « Nous restons fidèles aux principes du 16 décembre 1990. Si le CPT et le gouvernement sont incapables de remplir leurs obligations, ils doivent l’admettre », affirme le parti.
Fanmi Lavalas a également exprimé ses condoléances aux familles des victimes des récents massacres, évoquant un bilan provisoire de plus de 300 morts.
Alors que l’insécurité continue de sévir et que la population exprime un mécontentement croissant, l’action du CPT et du gouvernement semble se limiter à des nominations diplomatiques et à la désignation de ministres délégués, sans initiatives concrètes pour résoudre les crises majeures du pays. Huit mois après son entrée en fonction, la transition s’enlise, et son avenir paraît de plus en plus incertain.