La situation de l’ancien rebelle de 2004, Guy Philippe, suscite toujours des débats au plus haut niveau de la société. Alors que la date des prochaines élections reste à déterminer, la participation de l’ancien sénateur de la Grand’Anse, condamné aux États-Unis, aux prochains scrutins électoraux fait jaser. Certains pensent qu’il a perdu ses droits civils et politiques, tandis que d’autres, comme Me Bernard Gousse, affirment le contraire.
Après avoir purgé une peine de 6 ans de prison aux États-Unis pour sa participation dans le trafic de produits illicites, Guy Philippe, ancien élu du département de la Grand’Anse, est revenu dans son pays. Ancien membre de la Police nationale d’Haïti (PNH), il multiplie ses déplacements à travers le pays et semble avoir des ambitions politiques. Il prétend même être prêt à sauver la République, peu importe le prix. Mais est-il politiquement viable ? Les avis sont partagés.
Selon Me Bernard Gousse, ancien ministre de la Justice et de la sécurité publique de 2004-2005, Guy Philippe n’a aucun empêchement légal pour briguer des postes électifs en Haïti, quel que soit le niveau, car le droit pénal est applicable territorialement.
« La condamnation de Guy Philippe aux États-Unis est uniquement liée au droit américain », affirme l’ancien détenteur du MJSP. Seule la législation électorale peut empêcher l’ancien sénateur de se présenter à tous les postes lors des prochaines élections, si elle le juge nécessaire.
Un avis contraire à celui du Directeur exécutif du Réseau national des droits humains (RNDDH), Pierre Espérance, qui a déclaré que sa condamnation lui a privé de tous ses droits civils et politiques.
Guy Philippe a été libéré par le système judiciaire américain le jeudi 7 septembre 2023. Connu pour son rôle dans le coup d’État qui a renversé l’ancien président Jean-Bertrand Aristide, il a purgé la majeure partie de sa peine pour blanchiment d’argent en relation avec le trafic de drogue aux États-Unis.
Depuis son retour dans le pays, il a effectué de nombreux déplacements à travers le pays avec des ambitions politiques claires et a une certaine influence sur l’opinion publique.
Un diplomate a confié au journal Miami Herald : « Guy Philippe a encore de l’influence, des armes et rêve d’être un dictateur. »