
À l’appel de l’Union National des Normaliens/Normaliennes et Éducateurs/Éducatrices d’Haïti (UNNOEH), les enseignants des écoles publiques sont en grève depuis près de 8 semaines pour exiger de meilleures conditions de travail.
Le coordonnateur général de l’UNNOEH, le professeur Kensone Délice a annoncé l’intensification du mouvement dans les prochains jours pour forcer le MENFP à satisfaire leurs revendications.
Les activités sont au point mort dans environ 105 écoles sur tout le territoire national depuis près de 2 mois. Cette énième interruption des activités scolaires réduit encore plus les heures de classe prévues dans le calendrier du ministère de l’éducation nationale et de la formation professionnelle.
« Cette situation est due à cause de l’irresponsabilité du ministre Nesmy Manigat. Il n’a jamais voulu entrer en négociation avec nous afin de déterminer comment le gouvernement peut satisfaire nos revendications », a déclaré le professeur Délice lors d’une entrevue à la rédaction de Ted’Actu ce 14 juin.
De meilleures conditions de travail, améliorer le système éducatif, ajuster le salaire des enseignants par rapport à la hausse du taux de l’inflation qui sévit dans le pays, assurer l’accès à l’éducation pour tous les enfants sont entre autres les principales revendications des enseignants grévistes.
« Le salaire des enseignants doit être déterminé selon leur niveau académique et leurs expériences. Un professeur qui travaille pendant seulement 1 an a le même salaire que celui qui pratique le métier depuis 20 ans », a dénoncé le syndicaliste.
Il a par ailleurs réclamé la mise en application du document déterminant le statut particulier des enseignants publié dans le journal Le Moniteur en 2014 qui résulte de la lutte des professeurs pour l’amélioration de leur condition de travail en 2013.
« Le mouvement que nous menons est juste. Il existe déjà des accords signés, des textes de lois régissant la situation des enseignants. Cependant le gouvernement ne veut pas les appliquer », s’est plaint le coordonateur de l’UNNOEH.
Ainsi, cette structure entend donc intensifier le mouvement et annonce une tournée auprès des enseignants des écoles publiques dans tout le pays afin de les mobiliser sur le sens de cette grève.
« Nous avons déjà lancé une campagne d’adhésion auprès des enseignants et plusieurs ont rejoint la cause. Nous avons également organisé des activités de formation afin d’aider ces derniers à mieux connaître leur droit », a indiqué le dirigeant syndical.
Il a critiqué l’indifférence des autorités éducatives du pays qui n’ont rien fait pour améliorer les conditions de travail des enseignants alors que de leur côté les élèves continuent de perdre des jours de classe.
« Nesmy Manigat de par son indifférence montre notamment qu’il n’est pas qualifié pour être à la tête du MENFP. Nous demandons finalement sa démission », a ajouté Kensone Délice.
Selon lui, la seule façon de mettre un terme à la grève, c’est une négociation avec le ministère en vue de déterminer les revendications qui peuvent être satisfaites à court et à long terme.