L’alerte avait été lancée par l’économiste Eddy Labossière en novembre dernier, Haïti est dans un processus d’hyperinflation, qui pourrait s’élever à plus de 50%, et nous n’en sommes pas si loin, une situation qui serait inédite dans toute l’histoire du pays.
Avec les prix des produits pétroliers qui ont augmenté de plus de 100% à la pompe, les prix des biens et services ont doublé voire triplé sur le marché national.
Dans une interview accordée à Ted Actu, l’économiste Enomy Germain précise que la situation inflationniste qui prévaut en Haïti résulte de deux composantes, l’une externe et l’autre interne.
La composante externe, selon l’économiste est liée à l’inflation internationale qui reste toujours élevée en raison surtout de l’invasion de l’Ukraine par la Russie, ce qui continue d’avoir des impacts considérables sur l’économie mondiale par rapport aux prix des produits pétroliers qui ont nettement augmenté.
Cette situation influe sur la pratique de l’importation qui représente l’un des facteurs expliquant l’exagération du taux d’inflation en Haïti, soutient l’économiste Énomy Germain qui précise que les prix des produits fabriqués sont de 40,9 % alors que ceux des produits importés sont de 60%, appelant les autorités à agir sans délai pour remédier à cette situation.
La deuxième composante est interne et résulte de deux éléments fondamentaux : le taux de change et l’insécurité.
Le professeur Germain a mis l’accent sur les conséquences du taux de change sur la vie économique haïtienne, précisant qu’en une année la gourde a perdu 50% de sa valeur. Une dépréciation causée par plusieurs éléments dont les plus importants sont une baisse des recettes d’exportation et une hausse des importations.
L’économiste Enomy Germain précise que c’est pour la première fois qu’en Haïti le taux de change atteint plus de 150 gourdes pour un dollar américain, créant une situation de perte et de valeur accélérée.
Pour le professeur, la crise sécuritaire demeure le premier problème à résoudre pour stabiliser le déroulement des activités économiques dans le pays.
Pour remédier à la situation, il faut selon lui stabiliser la sécurité en Haïti car sans une politique de sécurité il n’y a pas d’activités ni de stabilisations économiques.
Si rien n’est fait, le gouvernement risque de rater ses objectifs fiscaux pour le deuxième trimestre de l’exercice fiscal 2022-2023, alerte l’économiste Germain.