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« Changer ou modifier la Constitution » : le Barreau de Port-au-Prince prend ses distances
À moins de six mois de l’échéance du 7 février, le Premier ministre Alix Didier-Fils-Aimé a opéré un revirement dans son projet de référendum constitutionnel. Il affirme désormais vouloir l’organiser uniquement pour apporter des modifications ciblées à la Constitution de 1987, abandonnant ainsi l’idée de la remplacer intégralement. Le Barreau de Port-au-Prince, pour sa part, prend ses distances.
Au cours d’une rencontre avec une délégation du Barreau conduite par Me Bernard Gousse, le projet constitutionnel a été au centre des échanges. L’ancien ministre de la Justice a mis en garde le chef du gouvernement contre toute tentative de modifier ou de remplacer la loi fondamentale de mars 1987 par référendum, soulignant la légitimité contestée des autorités, du comité de pilotage, ainsi que le caractère anticonstitutionnel d’une telle démarche.
« Lors de ces pourparlers, le Premier ministre a clairement exprimé sa volonté : il n’entend organiser un référendum que pour modifier la loi fondamentale sur des points bien précis, tels que la date des élections, le rôle du président ou la formation du gouvernement », a rapporté Me Gousse. Selon lui, « ni une modification profonde, ni un changement complet de la Constitution ne sont envisageables dans le contexte actuel ».
Cette rencontre intervient une semaine après la remise du projet final de Constitution par le comité de pilotage dirigé par l’ancien Premier ministre Enex Jean-Charles. Ce texte, censé être soumis à référendum, est jugé illégitime par le Barreau de Port-au-Prince, qui conteste à la fois la qualité du travail accompli, la légitimité du comité perçu comme un substitut à une assemblée constituante et le climat sécuritaire du pays. Le Barreau se dit catégoriquement opposé à cette démarche et appelle les autorités à respecter la Constitution en vigueur, celle sur laquelle elles ont prêté serment.