
Dans une prise de position claire et sans ambiguïté, le Conseiller présidentiel Leslie Voltaire a vivement réagi aux propos du nouveau Secrétaire général de l’Organisation des États américains (OEA), Albert Ramdin, qui a évoqué la possibilité d’inclure les gangs armés dans un éventuel processus de dialogue. Sur son compte X (anciennement Twitter), M. Voltaire a dénoncé toute tentative de « pactiser avec les terroristes », affirmant que l’avenir d’Haïti repose sur la justice, la sécurité et le renforcement des institutions républicaines.
Lundi 9 juin 2025, dans une entrevue publiée sur le site The Dialogue, Albert Ramdin, récemment nommé à la tête de l’OEA, a déclaré qu’il ne fallait pas exclure les gangs armés du débat sur l’avenir sécuritaire d’Haïti. Il a évoqué une approche à double voie, combinant fermeté sécuritaire et ouverture à une forme de communication, voire d’infiltration des réseaux criminels, dans l’espoir de ramener ces groupes « à la normale ».
« Nous devons examiner si, d’une manière différente, nous pouvons gérer le contexte sécuritaire », a-t-il déclaré.
Une réponse ferme depuis Port-au-Prince
La réaction de Leslie Voltaire ne s’est pas fait attendre. Dans un message publié le même jour, le CP a salué la volonté d’innovation du secrétaire général, mais a exprimé un désaccord catégorique :
« Haïti ne saurait envisager de dialogue avec des terroristes. »
Il a rappelé la réalité quotidienne des Haïtiens, marquée par la violence et l’exil forcé : « Chaque jour, des policiers et des soldats tombent, laissant derrière eux des familles brisées. Des mères fuient leur maison, des enfants dorment dans la rue. On ne construit pas la paix en pactisant avec les terroristes. »
Une ligne rouge à ne pas franchir
Pour Leslie Voltaire, toute tentative de légitimer les groupes armés revient à trahir la mémoire des victimes et à compromettre les efforts de reconstruction du pays.
« Notre devoir est de défendre la mémoire des morts, la dignité des vivants et l’espoir des jeunes », a-t-il ajouté.
Si les propos d’Albert Ramdin témoignent d’une volonté de sortir des schémas classiques face à une crise multidimensionnelle, ils illustrent aussi les tensions entre certaines approches internationales et la position de fermeté affichée par les autorités haïtiennes. Pour Voltaire, la ligne est claire : aucun compromis avec ceux qui tiennent la population en otage.