« La solution d’Haïti est entre les mains des Haïtiens », dixit Marco Rubio

Depuis le 2 avril 2025, les pays achetant du pétrole vénézuélien sont soumis à des sanctions secondaires, conformément à l’annonce faite par l’ancien président américain Donald Trump. Mais quelles en sont les répercussions pour Haïti ?
Selon une source travaillant dans le secteur de l’importation de produits pétroliers, Haïti ne commerce plus avec le Venezuela depuis plus de 15 ans. Par conséquent, la décision de Washington d’imposer des droits de douane pouvant atteindre 25 % aux importateurs de carburant vénézuélien n’aura aucun impact direct sur le pays.
Des liens rompus depuis plusieurs années
Dans la région des Caraïbes, le Venezuela a longtemps été un soutien majeur pour plusieurs nations à travers son programme PetroCaribe, auquel Haïti avait adhéré en 2006. Ce programme permettait aux pays membres d’acheter du pétrole à prix préférentiel, avec la possibilité de payer la moitié du baril à l’achat et de rembourser le solde sur 25 ans.
Haïti a bénéficié de cet accord pendant plusieurs années. Cependant, en raison de son incapacité à rembourser une dette de 2,2 milliards de dollars au Venezuela, le pays n’a versé que 5 millions de dollars, avant qu’un accord conclu sous le gouvernement de Jovenel Moïse ne conduise à l’annulation du reste de la dette. Les détails de cette entente n’ont jamais été rendus publics.
Une rupture diplomatique avec Caracas
Malgré les avantages du programme PetroCaribe, Haïti a pris ses distances avec le Venezuela en janvier 2019, en votant en faveur d’une résolution du Conseil permanent de l’Organisation des États américains (OEA) ne reconnaissant pas la légitimité de Nicolas Maduro.
En décembre 2019, Port-au-Prince a enfoncé le clou en soutenant l’imposition de sanctions contre Maduro et plusieurs membres de son gouvernement. Cette prise de position a considérablement refroidi les relations entre les deux pays et mis un terme aux échanges commerciaux, notamment dans le secteur pétrolier.
Quels pays sont concernés par les sanctions ?
Si Haïti est épargné par ces sanctions, d’autres pays, notamment en Asie et en Amérique latine, sont directement concernés.
La Chine est le premier importateur de pétrole vénézuélien, avec environ 500 000 barils de brut achetés quotidiennement. Les États-Unis, malgré leurs tensions avec Caracas, arrivent en deuxième position, avec 240 000 barils par jour. L’Inde, l’Espagne et l’Italie figurent également parmi les principaux acheteurs, tout comme Cuba, qui reste un client régulier du Venezuela.