La MMSS poursuit son travail en Haïti malgré le gel des fonds américains, affirme Godfrey Otunge

Contrairement aux États-Unis, qui plaident en faveur de la transformation de la Mission multinationale de soutien à la sécurité (MSS) en mission de maintien de la paix, le Secrétaire général des Nations unies, António Guterres, estime qu’Haïti n’est pas encore prête pour une telle transition. Il recommande plutôt la création d’un bureau d’appui de l’ONU pour renforcer l’efficacité de la mission en cours.
Dans une lettre adressée le lundi 24 février 2025 aux membres du Conseil de sécurité, António Guterres a clairement exprimé sa position, insistant sur la nécessité de respecter les règles d’engagement établies. Il préconise la mise en place d’un bureau d’appui des Nations unies, qui aurait pour rôle de fournir un soutien logistique et opérationnel à la MSS afin d’intensifier ses actions. Ce bureau viserait notamment à améliorer les capacités de la mission en matière de renseignement et d’équipement.
Le Secrétaire général souligne que la MSS demeure, à ce stade, l’option la plus viable pour répondre aux défis sécuritaires d’Haïti. « Lorsqu’elle est pleinement déployée et dotée de ressources adéquates, la MSS représente la meilleure solution pour réduire, à moyen terme, le contrôle territorial des gangs », a-t-il déclaré. Il rappelle que la mission a le mandat d’utiliser la force pour mener des opérations conjointes avec la police nationale contre les groupes criminels.
Lors d’un sommet régional des dirigeants des Caraïbes à la Barbade, António Guterres a évoqué un modèle inspiré de celui mis en place en Somalie, où une force autorisée par l’ONU est dirigée par l’Union africaine.
Plus de huit mois après l’arrivée du premier contingent kényan en Haïti, la MSS ne compte encore qu’environ 1 000 soldats, bien loin des 2 500 espérés. En plus de cet effectif réduit, la mission fait face à des contraintes matérielles et à un manque d’équipements adéquats, limitant son efficacité sur le terrain, selon plusieurs observateurs.