Moins de trois semaines après que le nouveau secrétaire d’État américain, Marco Rubio, a déclaré que l’administration Trump apporterait son plein soutien à la Mission Multinationale de Sécurité en Haïti (MMSS), un revirement inattendu s’est produit. Le porte-parole des Nations Unies, Stéphane Dujarric, a annoncé ce mardi 4 février que les États-Unis avaient suspendu immédiatement leur contribution au fonds destiné à financer cette force.
Dujarric a déclaré : « En ce qui concerne Haïti, nous avons reçu une notification officielle des États-Unis demandant de suspendre les travaux sur leur contribution à la force de sécurité multinationale. »
Selon le média La Voix de l’Amérique, interrogé par des journalistes sur les détails de cette décision, M. Dujarric a révélé que les États-Unis avaient initialement promis 15 millions de dollars pour le fonds de confiance. À ce jour, 1,7 million de dollars ont déjà été dépensés, tandis que 13,3 millions de dollars sont actuellement gelés.
Les journalistes ont également soulevé la question de savoir si l’ONU serait contrainte de restituer cet argent aux États-Unis. Dujarric a répondu : « Non, pour l’instant, il est simplement gelé. »
Cette décision intervient après qu’un ordre du département d’État, daté du 24 janvier, a demandé de “cesser le travail” sur toute assistance étrangère américaine et de suspendre le déblocage de nouvelles aides. Ce gel fait suite à une directive du président Donald Trump, qui a ordonné une pause de 90 jours pour réévaluer si l’aide étrangère était conforme à sa politique “America First”.
Il convient de rappeler qu’en mars 2024, le secrétaire d’État Antony Blinken avait annoncé que les États-Unis contribueraient à hauteur de 100 millions de dollars pour soutenir la force multinationale dirigée par le Kenya. De plus, en février 2023, Washington avait promis 200 millions de dollars pour cette mission.
Cette situation soulève des inquiétudes quant à l’avenir du soutien international à Haïti et aux efforts visant à lutter contre l’insécurité qui ravage le pays. Les conséquences de cette décision pourraient avoir un impact significatif sur la stabilisation d’Haïti.