Port de Port-au-Prince à l’arrêt : une crise économique et humanitaire en marche

Les élections générales auront lieu à la fin de cette année a annoncé le président du Conseil présidentiel de transition, Lesly Voltaire, ce mercredi 29 janvier sur TV5 Monde. Le représentant de Fanmi Lavalas et coordonnateur du Conseil présidentiel de transition (CPT) a ainsi réaffirmé la volonté des autorités de remettre le pouvoir à des élus au début de l’année prochaine.
En marge de sa rencontre avec le président français Emmanuel Macron à l’Élysée, Voltaire a précisé que le scrutin est fixé au 15 novembre prochain pour renouveler un personnel politique absent depuis plusieurs années.
Un calendrier électoral encore flou
Cependant, le Conseil électoral provisoire (CEP), chargé d’organiser ces élections ainsi qu’un référendum controversé, n’a toujours pas publié ni la loi électorale ni le calendrier détaillé du processus. Cette annonce, accueillie avec scepticisme, intervient alors que la situation sécuritaire reste explosive, avec des gangs armés multipliant les attaques contre la population de Port-au-Prince et ses environs.
Martelly pointé du doigt
Dans le même entretien, Lesly Voltaire a directement accusé l’ancien président Joseph Michel Martelly d’être à l’origine de la gangstérisation du pays, affirmant qu’il avait soudoyé des groupes armés à des fins politiques et économiques. « Les gangs, aujourd’hui très puissants, ont été financés par des politiciens et des hommes d’affaires », a-t-il déclaré, citant le slogan “Bandi légal” de Martelly comme une promotion implicite du banditisme en Haïti.
À dix mois du scrutin annoncé, plus de 80 % de l’aire métropolitaine de Port-au-Prince restent sous le contrôle des gangs, paralysant l’aéroport Toussaint Louverture, le port de la capitale et, par moments, le terminal pétrolier de Varreux.
Alors que le CPT affiche sa volonté d’organiser des élections, de nombreux observateurs s’interrogent sur la faisabilité du processus dans un pays où l’insécurité dicte encore la loi.