Au moins 20 personnes, dont des enfants et des nourrissons, ont été assassinées dans la nuit du 10 au 11 décembre 2024 à Petite-Rivière de l’Artibonite. Ce massacre, attribué au gang de Savien, survient malgré la récente reprise du commissariat de la commune par les forces de l’ordre, soulignant une fois de plus l’incapacité des autorités à sécuriser la région.
Un acte de représailles meurtrières
Selon des témoins, les assaillants, lourdement armés, ont semé la terreur dans les rues Capois et Christophe, ainsi que dans les environs du lycée, tuant sans distinction. Ces zones, autrefois sous le contrôle des hommes de Luckson Élan, ont été ciblées dans ce qui semble être une attaque punitive. Des sources locales dénoncent l’inaction de la Police nationale d’Haïti (PNH), accusée de refuser de lancer des opérations dans le bastion du gang Savien.
Depuis la réinstallation des forces de l’ordre au commissariat de Petite-Rivière et au sous-commissariat de Liancourt, les membres du gang Savien multiplient les représailles. Sur WhatsApp, plateforme utilisée par les malfrats, des menaces explicites avaient été publiées, avertissant de représailles imminentes. Avant le carnage, les bandits avaient érigé des barricades, bloqué des routes menant à Savien et détruit des infrastructures agricoles.
Une population en fuite
L’attaque de Petite-Rivière intervient près de deux mois après le massacre de Pont-Sondé, où plus de 200 personnes, y compris des enfants et des personnes âgées, avaient été tuées par les hommes de Luckson Élan. Ce dernier continue d’étendre son emprise sur l’Artibonite, contraignant des centaines de familles à fuir vers Saint-Marc. La ville, désormais en proie à une surpopulation, peine à répondre aux besoins des déplacés.
Un bilan effroyable et une impunité persistante
Depuis le 3 octobre, plus de 250 personnes ont été tuées dans la région par des groupes armés, notamment le gang Gran Grif. L’attaque de mardi soir, marquée par une violence inouïe, met en lumière l’urgence pour les autorités haïtiennes et la communauté internationale de répondre à la montée en puissance des gangs, qui continuent de défier l’État en toute impunité.