
Alors que la crise politique persiste, à l’approche de la commémoration du premier anniversaire de l’assassinat de l’ancien président Jovenel Moïse, les prix des produits de premières nécessités ne cessent de grimper sur le marché national. Des marchands et acheteurs nous crachent leurs frustrations à l’égard des autorités qui n’ont rien fait pour freiner cette exagération des prix. Ces derniers ne savent à quel saint se vouer.

« Nous ne pouvons plus manger à présent, tant les prix des produits de premières nécessités connaissent une flambée extraordinaire », a lâché une marchande de produits alimentaires, qui se plaint de la baisse des ventes résultant de cette flambée des prix. Plus loin, cette marchande juge inacceptable que ces prix continuent de grimper chaque semaine alors que les gens achètent de moins en moins de produits au marché, vu qu’ils n’ont pas d’argents. Elle appelle les autorités à agir, sinon des gens risquent de mourir de faim.

En effet, à Port-au-Prince, les prix des produits alimentaires ont connu un taux moyen d’augmentation de 30% allant du mois de mars au mois de juillet 2022. En mars dernier, le sac de riz de 25 kgs (étranger) se vendait à 2 600 gourdes alors qu’il se vend à 2 850 gourdes aujourd’hui, soit une augmentation de 9.61%. Le sac de sucre (de 25 kgs) se vendait à 2 850 contre 3 100 gourdes actuellement, soit une augmentation de 8.77%. Le sac de farine se vendait à 2 150 gourdes contre 3 100 gourdes aujourd’hui, soit une augmentation de 44.19%. Le haricot noir (la grosse marmite) se vendait à 550 gourdes contre 650 gourdes à présent, soit une augmentation de 18.18%.

La grosse marmite du « pwa mayami » se vendait à 600 gourdes en mars 2022. Maintenant elle coute 750 gourdes, soit une augmentation de 25%. La grosse marmite de maïs (haïtien) se vendait à 200 gourdes contre 350 gourdes présentement, soit une augmentation de 75%. Durant ce même intervalle, le gallon d’huile (de 20 litres) est passé de 4 900 à 6 750 gourdes, soit une augmentation de 37.76%. La caisse de lait concentré non-sucré (de 48 unités) est passée de 1 680 à 2 100 gourdes (prix variable) aujourd’hui, soit une augmentation de 25%. Une caisse de spaghetti (de 24 unités) est passée de 1 150 à 1 450 gourdes, soit une augmentation 26%. Pareille augmentation est aussi constatée pour d’autres produits, sans compter le kérosène, presqu’introuvable dans les stations d’essence.

Face à une telle situation, la population est livrée à elle-même et certains accusent l’élite économique haïtienne de planifier une famine dans le pays. En ce sens, ils ne cachent pas leur colère à l’égard des autorités qui ne font que jouir des largesses du pouvoir sans penser à la misère du peuple. « Malheureusement, nous sommes dépourvus d’espoir », lâche à Ted’Actu, une mère de 5 enfants, constatant que la situation ne fait qu’empirer pour le gros du peuple. « Se koupe souf », regrette t-elle.

Malgré tout, en conférence de presse ce jeudi 30 juin, le ministre de l’Économie et des Finances, Michel Patrick Bois- Vert, a laissé entendre que l’État haïtien envisage d’augmenter prochainement les prix des produits pétroliers. Pauvre Haïti !