Le Gouverneur de la Banque de la République d’Haïti (BRH), Ronald Gabriel, a fermement démenti les rumeurs selon lesquelles la Banque nationale de Crédit (BNC) serait en faillite. Cependant, il a admis que certains débiteurs rencontrent des difficultés majeures à rembourser leurs prêts.
Lors d’une conférence de presse tenue ce mercredi 18 septembre, Ronald Gabriel a tenu à rassurer sur la solidité financière de la BNC, tout en rejetant catégoriquement les allégations de faillite. Il a néanmoins reconnu que la crise économique persistante en Haïti affecte gravement le système financier, mettant à mal de nombreuses entreprises ayant contracté des prêts auprès de la BNC, les empêchant ainsi de s’acquitter de leurs dettes.
« Actuellement, 307 institutions financières sont en détresse, et 122 milliards de gourdes sont en péril », a-t-il précisé. Le Gouverneur a également signalé que 59 agences de banques commerciales ne fonctionnent pas correctement, tandis que 969 petites et moyennes entreprises (PME) ont été victimes d’actes de vandalisme.
Pour venir en aide aux entreprises en difficulté, M. Gabriel a annoncé l’octroi d’un moratoire à 117 d’entre elles, afin de leur donner le temps nécessaire pour retrouver une stabilité financière et honorer leurs dettes.
Le Gouverneur s’est également prononcé sur la situation de la Banque populaire haïtienne (BPH), en soulignant les défis auxquels elle fait face, notamment en matière de gouvernance et de pratiques internes. Il a indiqué que la BPH traverse une période de fragilité, en raison de problèmes de recouvrement de créances. Une commission a été mise en place avec un délai de 90 jours pour évaluer la situation de la banque et soumettre des recommandations destinées à améliorer son fonctionnement.
À noter qu’un nouveau conseil d’administration a récemment été nommé à la tête de la BNC, composé de Pierre André Agélus, Pascale Valembrun Désinor et Evens Jérôme, avec pour mission principale l’amélioration de la qualité du portefeuille de la banque.