Les Nations Unies ont lancé une alerte concernant la situation cataclysmique en Haïti. Selon un rapport publié ce jeudi 28 mars 2024, l’ONU a recensé plus de 1500 décès rien que pour les 3 premiers mois de 2024. Les autorités onusiennes ont également exprimé leur préoccupation quant à la montée en puissance du taux de criminalité perpétré par les gangs armés.
La situation en Haïti continue de se détériorer, avec une montée du chaos et de l’anarchie. Les gangs opèrent en toute impunité, défiant l’autorité des autorités. Les statistiques de la violence ne cessent d’augmenter, avec plus de 1500 personnes tuées entre janvier et mars, selon les données de l’ONU.
Situation alarmante en Haïti
L’ONU alerte sur la situation cataclysmique que traverse actuellement Haïti, avec plus de 1 550 personnes décédées au cours du premier trimestre de 2024. Les autorités internationales soulignent une recrudescence de la violence due aux gangs armés. Elles déplorent également le problème des frontières poreuses qui favorisent l’approvisionnement des gangs en armes et munitions.
« Il est choquant de constater qu’en dépit de l’horreur de la situation sur le terrain, les armes continuent d’affluer. J’appelle à une mise en œuvre plus efficace de l’embargo sur les armes », déclare le Haut-Commissaire de l’ONU aux droits de l’homme, Volker Türk, lors de la présentation de ce nouveau rapport sur la situation en Haïti.
Selon le rapport de l’ONU, Haïti se retrouve dans une situation catastrophique en raison de facteurs structurels et conjoncturels, marquée par une instabilité politique profonde et des institutions particulièrement fragiles.
M. Türk décrit dans ce rapport une situation insoutenable en Haïti, marquée par une crise politique, humanitaire et sécuritaire sans précédent. Il dénonce la coalition entre plusieurs gangs qui ne cherchent qu’à déstabiliser le pays. Plusieurs gangs ont uni leurs forces pour attaquer des lieux stratégiques de Port-au-Prince, affirmant vouloir renverser le Premier ministre Ariel Henry, a souligné l’ONU.
Haïti au bord de l’effondrement
Selon l’ONU, la corruption, l’impunité et la mauvaise gouvernance, combinées à l’escalade de la violence des gangs, ont affaibli l’État de droit et ont plongé les institutions de l’État haïtien dans une crise sans précédent, les mettant au bord de l’effondrement.
D’après le rapport, les gangs persistent à recourir à la violence sexuelle afin de brutaliser, punir et maintenir le contrôle sur la population. Toutefois, les actes de violence sexuelle sont rarement signalés et demeurent le plus souvent sans conséquence judiciaire. De plus, les gangs continuent de recruter et d’exploiter des enfants, certains ayant même été assassinés lors de leurs tentatives de quitter ces groupes.
Le Haut-Commissariat souligne que malgré l’embargo sur les armes, le trafic illicite d’armes et de munitions à travers des frontières poreuses a permis aux gangs de disposer d’une chaîne d’approvisionnement fiable, leur conférant souvent une puissance de feu supérieure à celle de la Police Nationale d’Haïti.
M. Türk insiste sur la nécessité urgente de déployer une mission multinationale de soutien à la sécurité afin d’aider la PNH à mettre fin à la violence et à rétablir l’État de droit.
Le conseil présidentiel
Après la démission du Premier ministre Ariel Henry, un conseil présidentiel a été créé pour assurer la continuité de la transition. Même s’il n’a pas encore été officiellement installé, le conseil s’est engagé à restaurer l’ordre public et démocratique dans son premier communiqué publié mercredi.
« Dès son installation, le conseil présidentiel nommera un Premier ministre, avec lequel il constituera un gouvernement d’union nationale afin de remettre Haïti sur la voie de la légitimité démocratique, de la stabilité et de la dignité », ont écrit les membres du conseil.