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D’après un communiqué du CNSA en date du 23 mars 2024, la situation alimentaire en Haïti est préoccupante. Près de 5 millions de personnes, soit la moitié de la population étudiée, rencontrent des difficultés pour se nourrir entre mars et juin 2024. Une intervention d’urgence est nécessaire pour répondre à leurs besoins alimentaires et protéger leurs moyens de subsistance.
Les résultats de la mise à jour pour la période de mars à juin 2024 montrent que presque 5 millions de personnes, ce qui équivaut à 50% de la population étudiée, souffrent d’insécurité alimentaire sévère. Il est donc nécessaire d’agir rapidement pour combler leurs besoins alimentaires et protéger leurs moyens de subsistance.
En outre, la prévalence de l’insécurité alimentaire projetée a augmenté de 45% à 50% par rapport à la période précédente d’août 2023 à février 2024. Selon le communiqué de presse, cette détérioration continue est attribuée en partie à la violence persistante et à l’émergence de nouveaux foyers de conflits armés, qui perturbent fortement les chaînes d’approvisionnement alimentaire. Elle est également due à l’augmentation du nombre de personnes déplacées internes contraintes de quitter leurs moyens de subsistance.
Par ailleurs, l’augmentation de 22% de la valeur du panier alimentaire entre février et août 2023, combinée à la faible performance de la campagne agricole hivernale 2023 et des saisons précédentes, est un facteur contribuant à cette crise. En outre, les pertes d’emplois causées par la violence des groupes armés exacerbent la précarité économique des ménages.
Huit (8) zones sur trente-deux (32) analysées sont actuellement classées en situation d’urgence (phase 4 de l’IPC ou phase d’urgence). Les ménages résidant dans ces zones font face à de sévères pénuries alimentaires, malgré le recours à des mécanismes d’adaptation potentiellement nocifs et parfois irréversibles.
D’un côté, les cinq (5) zones déjà catégorisées en phase 4 de l’IPC lors de l’Analyse IPC d’août 2023 restent inchangées, notamment les régions rurales de la Grand’ Anse, les quartiers Pauvres et Très Pauvres (T&TP) de Port-au-Prince et de Cité Soleil, ainsi que la portion transversale du département de l’Ouest allant de Croix des Bouquets à Petit Goâve. D’autre part, trois (3) nouvelles unités sont maintenant classées en phase 4 de l’IPC, à savoir la Gonâve, les quartiers P&TP de Croix-des-Bouquets et la zone rizicole de l’Artibonite.
Les foyers vivant dans ces zones sont confrontés à de graves pénuries alimentaires, même s’ils utilisent des mécanismes d’adaptation potentiellement dangereux et parfois irréversibles.
