En raison du chaos qui frappe le pays, des compagnies aériennes sont contraintes de suspendre temporairement leurs vols vers Haïti. Cette situation fragilise plusieurs bénéficiaires du programme Humanitarian Parole, communément appelé « programme Biden ». Ces derniers avaient reçu leur confirmation depuis longtemps, mais en raison des préparatifs liés à leur départ, ils attendaient parfois plusieurs mois avant de voyager pour les États-Unis. Compte tenu du délai de trois mois accordé pour quitter le pays après approbation, les bénéficiaires du programme de libération humanitaire courent le risque de perdre cette opportunité en raison de la suspension des vols en Haïti du 3 au 9 mars 2024.
Depuis plus d’une semaine, l’instabilité politique et la violence qui sévissent en Haïti se sont intensifiées. Des groupes armés ont ciblé l’aéroport international Toussaint Louverture, perturbant ses opérations et visant à déstabiliser le pays.
Face à cette situation critique, les compagnies aériennes ont suspendu plusieurs vols vers Haïti. Les abords de l’aéroport sont devenus le théâtre d’affrontements violents entre les groupes armés et les forces de l’ordre, créant un environnement imprévisible et dangereux pour les voyageurs.
Les bénéficiaires du programme d’aide à la migration de l’administration Biden, approuvés il y a environ trois mois, sont les plus durement touchés par cette situation chaotique. La date limite pour se rendre aux États-Unis approche à grands pas. Cependant, l’espace aérien haïtien connaît une activité réduite, et l’aéroport international Toussaint Louverture est quasiment paralysé. Des tirs sporadiques ont atteint les locaux de l’aéroport, créant un sentiment de panique parmi le personnel et les voyageurs.
Situations d’incertitude
Compte tenu de l’expiration du délai imparti de 3 mois, les bénéficiaires qui n’ont pas quitté Haïti risquent de perdre leur opportunité de voyager aux États-Unis. Cassandra, qui a reçu son autorisation début décembre 2023 après une attente de 12 mois, avait initialement réservé un vol pour le 7 mars afin de bénéficier d’un tarif plus favorable. « Cependant, Mon vol a été reporté et aucune nouvelle date n’a été communiquée », déplore-t-elle.
Kenson se trouve également confronté à cette situation d’incertitude. En raison de formalités administratives et juridiques requises pour voyager avec son neveu mineur, il a dû reporter son départ. La crise multiforme à laquelle le pays est confronté l’empêche toujours d’obtenir les documents judiciaires nécessaires lui permettant de voyager avec le mineur. Après avoir obtenu son autorisation le 12 décembre, Kenson exprime ses craintes de voir son autorisation de voyage annulée s’il ne quitte pas le pays dans le délai imparti.
Dans le cas de Melissa, son départ était volontaire. Elle a pris la décision éclairée de voyager pendant la dernière semaine du troisième mois suivant l’octroi de son autorisation. J’ai souhaité profiter pleinement de mes trois derniers mois en Haïti, car il est peu probable que j’y retourne, a-t-elle déclaré. Alors qu’elle devait prendre son vol cette semaine, celui-ci a été suspendu.
Selon un avocat spécialisé en droit de l’immigration américaine, qui a souhaité garder l’anonymat, les bénéficiaires confrontés à cette situation peuvent adresser un courrier à l’USCIS pour solliciter une prorogation du délai, en invoquant des circonstances extraordinaires indépendantes de leur volonté qui les ont empêchés de quitter le pays avant la date limite.