140 gourdes pour 1 dollar : des économistes expliquent la situation et craignent le pire
Le Directeur exécutif du Réseau National de Défense des Droits Humains (RNDDH), Pierre Espérance, considère les agents de la Brigade de Surveillance des Aires Protégées (BSAP) au même titre que des gangs armés qui terrorisent la population. Lors de son intervention à l’émission Panel Magik ce jeudi 25 janvier, l’activiste en droits humains a invité les autorités judiciaires à poursuivre Guy Philippe et Jeantel Joseph, qui utilisent la BSAP à des fins personnelles alors qu’elle a été conçue dans le but de protéger l’environnement.
Pierre Espérance, sans langue de bois, a vivement critiqué les agissements des membres de la BSAP qui s’écartent de leur mission et des objectifs qui leur ont été fixés. Il dénonce avec véhémence les actions des agents de la BSAP à Ouanaminthe, qui ont pris pour cible le mercredi 24 janvier une infrastructure de la douane dans le Nord-Est.
« Haïti a régressé en matière d’État de droit et d’institutions démocratiques et républicaines », a déploré M. Espérance, qui estime que la situation est bien plus grave en 2024 qu’elle ne l’était en 2004.
Le défenseur des droits de la personne soutient que les acteurs doivent assumer leurs responsabilités face à ces dérives liées aux agissements illégaux de la BSAP.
« Il faut 21 mille dollars pour nourrir les 600 agents armés de la BSAP », a indiqué Pierre Espérance, qui rejette les allégations selon lesquelles ce corps, qui opérait jadis sous la tutelle du ministère de l’Environnement, serait composé d’environ 3 000 membres.
Pierre Espérance en profite pour critiquer le mode de recrutement de la BSAP, qui exige des inscrits de posséder une arme à feu et de verser des frais allant de 15 000 à 25 000 gourdes.
La BSAP, selon l’avis de Pierre Espérance, est un groupe de mercenaires qui pourrait déstabiliser le pays. Il souligne que ce corps, agissant en dehors de toutes normes légales, est au service de Guy Philippe, de Jeantel Joseph, ancien directeur général de l’ANAP, et des gangs armés.
Toujours selon les propos de Pierre Espérance sur les ondes de Magik 9, les membres de la BSAP seraient de mèche avec les coalitions de gangs G9 et Gpep afin de semer le chaos dans le pays.
L’activiste en droits humains a lancé une alerte, affirmant qu’avec le soutien des gangs et la complicité de certains policiers, la BSAP peut causer de graves préjudices au pays. Il a vivement critiqué les agents des forces de l’ordre qui se sont mis au service du chef rebelle Guy Philippe en assurant sa sécurité.
Il a dénoncé le silence complice du haut commandement de la PNH et du gouvernement, qui n’a jamais sanctionné les policiers détachés chargés de la sécurité de l’ancien sénateur élu de la Grand’Anse.
Les agents de la Brigade de Surveillance des Aires Protégées sont mis dans le même sac que les caïds Izo, Ti Lapli, Barbecue, Vitel’homme et autres, selon Espérance.
Il déclare que la BSAP a désormais pour mission de prendre d’assaut les institutions étatiques afin de faciliter le trafic et la circulation de drogue dans le pays. M. Espérance rappelle que Guy Philippe a été condamné après avoir plaidé coupable de trafic de drogue aux États-Unis.
Il en a profité pour lancer un appel à la population, lui demandant de ne pas se laisser influencer car, selon lui, un groupe de mercenaires et de bandits ne peut qu’aggraver la situation sécuritaire du pays et renforcer la gangstérisation.
M. Espérance invite les autorités judiciaires à mettre hors d’état de nuire le chef rebelle Guy Philippe et Jeantel Joseph, et exhorte la police à désarmer les membres de ce corps qui se livrent à des actes malhonnêtes et illégaux.
« On ne peut pas résoudre un mal avec un pire », a martelé le directeur exécutif du RNDDH, qui renouvelle l’engagement de la structure à œuvrer en faveur de la promotion de l’État de droit et à dénoncer l’impunité et la corruption sous toutes leurs formes en Haïti.