Les habitants de Tabarre et de Pétion-Ville ont connu l’enfer hier dimanche avec l’attaque des bandits du gang « Kraze Baryè » de Vitelhomme dans plusieurs quartiers de ces communes. Le Directeur exécutif du Réseau National de Défense des Droits Humains, Pierre Espérance dénonce l’inaction des responsables de la PNH face à cette remontée en puissance des gangs.
La situation reste tendue une fois de plus, en milieu de journée de ce lundi, où les bandits du gang « Kraze Baryè » continuent leur démonstration de force dans la commune de Tabarre à quelques encablures de l’Ambassade américaine à Port-au-Prince.
Des tirs sporadiques ont été entendus, forçant les riverains à fuir la zone en toute hâte pour se protéger. Les communes de Pétion-Ville et de Tabarre ont été, hier dimanche, le théâtre des exactions de cette bande criminelle. Ainsi, le Dr Reynold Grand Pierre, haut cadre du MSPP a été enlevé à Tabarre et le policier Dimitry Saint-Louis, membre de la 24e promotion de la Police Nationale d’Haïti a été blessé lors d’une opération à Vivy Mitchell, confirme le Syndicat National des Policiers Haïtiens.
Intervenant à l’émission Panel Magik de ce lundi 24 juillet, le Directeur exécutif du RNDDH, Pierre Éspérance dénonce la complicité des responsables de l’institution policière et du gouvernement avec les bandits, favorisant le retour en force de ces derniers.
« Ils ont livré 4 communes de la zone métropolitaine à ce groupe armé. Le dimanche 16 juillet dernier dans l’après-midi, un cortège de plusieurs véhicules immatriculés service de l’État s’est rendu au fief du gang de Vitelhomme et une semaine plus tard, ce groupe attaque simultanément 2 communes sans aucune réplique de la PNH », révèle le défenseur des droits humains.
Face à cette situation, M. Espérance demande à l’Inspection Générale de la PNH d’assainir l’institution et de sévir contre les policiers corrompus. Le dirigeant du Réseau National de Défense des Droits Humains appelle les autorités à utiliser à bon escient les fonds débloqués mensuellement destinés aux renseignements.
« La population est livrée à elle-même alors que les bandits infiltrent toutes les unités spécialisées de la Police nationale », déplore le responsable.
Plus loin, le défenseur des droits humains signale la réintégration de certains parquetiers dans le système judiciaire haïtien favorisant ainsi la pérennisation de l’impunité et la gangstérisation du pays.
Rappelons que depuis l’affaiblissement du mouvement populaire dénommé « Bwa Kale » en mai dernier, les gangs armés reprennent du service dans la zone métropolitaine de Port-au-Prince et dans l’Artibonite. La population ne cesse de lancer des cris de détresse aux autorités qui sont aux abonnés absents.