Me Patrick Pierre Louis élu Bâtonnier de l’ordre des avocats de Port-au-Prince
Le Premier ministre Ariel Henry et les acteurs haïtiens sont de retour au pays après 3 jours d’échange à Kingston, capitale de la Jamaïque sans qu’aucune entente n’ait été trouvée. À l’aéroport Toussaint Louverture, ce mercredi 13 juin, dans une conférence de presse, le Premier ministre Ariel Henry dit regretter qu’aucun compromis n’ait été trouvé durant ces trois jours. Le chef du gouvernement promet de continuer le dialogue jusqu’au dégel de la crise.
Cette rencontre a été réalisée sous la houlette de personnalités éminentes de la CARICOM comme Bruce Golding (Jamaïque), Perry Christie (Bahamas) et le Dr Kenny Anthony (Sainte-Lucie), tous d’anciens Premiers ministres. Les acteurs n’ont pas pu parvenir à une déclaration conjointe étant donné que les débats axés sur la gouvernance et la forme que devrait rendre l’exécutif étaient houleux.
De retour en Haïti, le Premier ministre Ariel Henry, dans des propos tenus au salon diplomatique de l’Aéroport Toussaint Louverture, estime qu’il valait la peine de faire le déplacement à la Jamaïque pour rencontrer des acteurs haïtiens avec des idéologies différentes. « C’était une occasion de renouer le contact avec eux et d’engager à nouveau avec eux un dialogue franc et sincère. Ne serait-ce que pour cela, cette initiative de la CARICOM est une bonne chose », indique Ariel Henry.
« Ces consultations nous ont permis de constater que sur plusieurs sujets d’importance, nos points de convergence sont plus nombreux que nos divergences », a fait croire le neuro-chirurgien qui regrette qu’aucune déclaration commune n’ait été signée.
Le titulaire de la Primature dit avoir, lors de ces assises, proposé qu’une synergie soit trouvée pour ramener la paix et la sécurité dans le pays afin de permettre à la population de vaquer librement à ses occupations et créer des conditions pour réaliser les prochaines joutes électorales.
De surcroît, il indique que le Haut Conseil de la Transition et son gouvernement restent flexibles dans la perspective de modifications dans la structure du gouvernement et la structure de la gouvernance du pays tout en s’accordant pour faire des changements pour un gouvernement plus inclusif. « Cet esprit d’ouverture devrait nous rassembler pour sauver Haïti », croit-il.
« Les consultations de Kingston constituent une étape dans le dialogue avec l’ensemble nos compatriotes », fait remarquer le Dr Henry.
Cap sur le CEP et les Élections
Si le dialogue n’a pas encore abouti aux résultats souhaités, Ariel Henry promet de le poursuivre tout en faisant des consultations autour des personnalités crédibles à proposer par le gouvernement au HCT pour la mise en place du Conseil Électoral Provisoire devant paver la voie à la réalisation des prochaines élections.
« Ce dialogue doit se poursuivre et nous allons continuer à parler aux uns et aux autres mais nous n’avons pas l’éternité devant nous », a-t-il fait remarquer
Par ailleurs, le chef du gouvernement renouvelle son engagement à trouver un accompagnement et des moyens pour renforcer la capacité des forces de sécurité haïtiennes en vue de créer un climat sécuritaire favorable aux prochaines consultations populaires.
Lors des assises à la Jamaïque, un grand nombre de forces politiques dont Fanmi Lavalas, Montana, UNIR, EDE, la Force Louverturienne Réformiste, En Avant, PHTK, OPL, Nou Pap Domi, Collectif des Partis Politiques du 30 Janvier, MOPOD sont parvenus à signer une déclaration conjointe pour une sortie de crise dans laquelle ils ont proposé un exécutif bicéphale composé d’un Collège présidentiel et d’un Gouvernement d’unité nationale dirigé par un Premier ministre.
Ce gouvernement devra créer les conditions nécessaires pour inspirer confiance à la population ; instaurer un climat de sécurité favorable à la reprise des activités économiques, aux réformes et à la tenue d’élections crédibles et inclusives ; satisfaire les priorités définies dans une feuille de route tenant lieu de termes de référence pour la transition.
Cette proposition a été critiquée et dénoncée par les alliés du Premier ministre Ariel Henry qui, eux, ont proposé de procéder à la formation d’un Gouvernement inclusif d’Unité Nationale et d’augmenter la composition du Haut Conseil de la Transition.
Les acteurs haïtiens repartent de la Jamaïque les mains vides alors que la population est à bout de souffle. Elle doit continuer à attendre si elle veut connaitre des jours meilleurs ou sortir dans cette crise qui a déjà trop duré.