
Alors que la situation sécuritaire du pays se dégrade de plus en plus, beaucoup d’haïtiens appréhendaient une réponse favorable du Canada à la demande de Washington pour conduire une mission militaire en Haïti, pour contrer l’action des bandits.
Après les déclarations du chef d’État-Major de la défense du Canada, Wayne Eyre, sur l’impossibilité de son pays à diriger cette mission en raison notamment de son engagement en Ukraine aux côtés de l’OTAN, le premier ministre canadien Justin Trudeau semble trancher définitivement sur la question.
En effet, M.Trudeau a proposé au président américain, Joe Biden, lors de sa visite au Canada, un plan d’une centaine de millions de dollars destinés à soutenir et à former les services de sécurité haïtiens, plutôt que de conduire une force internationale de plusieurs milliers d’hommes en Haïti, comme le réclame Washington, a révélé ce vendredi Radio Canada.
Selon ce plan, cette contribution financière doit servir également à renforcer les effectifs de la police haïtienne et soutenir le gouvernement en place qui peine à stabiliser la situation.
La somme servirait aussi à augmenter l’aide humanitaire acheminée dans le pays aux prises avec une épidémie de choléra, d’importantes pénuries alimentaires et la violence des bandes armées qui sèment la terreur sur une partie grandissante du territoire.
D’après le bureau du premier ministre Trudeau, Ottawa serait prêt à mettre environ 100 millions de dollars sur la table pour aider les autorités politiques et sécuritaires haïtiennes à reprendre le contrôle du pays, toujours selon le média canadien.
Les États-Unis, dont les ressources militaires sont déjà très sollicitées, notamment par la guerre en Ukraine et la montée en puissance de la Chine en Asie du Sud-Est, voudraient pour leur part que le Canada prenne la tête d’une force militaire multinationale de 4000 hommes qui serait déployée directement sur le terrain.
Une mission dont ne veut pas, le commandement militaire canadien à qui incombe déjà le commandement d’une mission de l’OTAN de 2000 hommes en Lettonie et une autre de formation des troupes ukrainiennes en Pologne.
Sur le terrain, les gangs armés continuent de terroriser la population qui abandonne sa maison dans des quartiers occupés par les bandits, comme Diègue, Marlique, Laboule etc…
Rappelons que la semaine dernière, le Premier ministre Ariel Henry a appelé les Forces Armées D’Haïti en renfort à la PNH, aucune opération conjointe n’a été menée jusqu’ici pour traquer ces hors la loi qui tuent, violent et kidnappent de paisibles citoyens en toute impunité.