Conseil de sécurité de l’ONU : le déploiement d’une force en Haïti n’est pas pour demain
Face à la détérioration du climat sécuritaire en Haïti, l’option d’une intervention d’une force armée étrangère pour mater les bandes armées est de plus en plus envisagée par les acteurs internationaux et nationaux. En effet, Pamela Anne White, ancienne ambassadrice américaine en Haïti, plaide pour une intervention étrangère en Haïti, car, selon elle, la diplomatie ne peut plus sauver Haïti.
« J’étais ambassadrice des États-Unis en Haïti (2012-2015) et je pense qu’il est temps d’arrêter de prétendre que la diplomatie fonctionnera en Haïti », soutient Mme White, dans une lettre à l’éditeur publiée le 15 août 2022 par le journal « Portland Press Herald ».
S’appuyant sur sa longue expérience en Haïti, l’ambassadrice américaine affirme clairement que le dialogue inter-haïtien actuel ne pourra pas aboutir à une solution aux problèmes d’insécurité en Haïti. Selon elle, seule une intervention d’une force étrangère peut vaincre les groupes armés et mettre fin à ce règne de violence en Haïti.
« Tous les acteurs internationaux disent qu’une sécurité accrue est nécessaire – et ils ont raison. Mais ce qu’il faut vraiment, c’est à la fois un plan quinquennal pour augmenter la capacité des forces de police haïtienne et des bottes sur le terrain en ce moment. Qu’il s’agisse de mercenaires, de soldats de l’ONU ou d’anciens policiers de New York, les tueries doivent cesser. […] Arrêtez le dialogue silencieux. Une solution dirigée par les Haïtiens ne se produira pas avec l’administration actuelle. Découvrez comment obtenir des troupes bien entraînées et équipées en Haïti », lit-on dans cette lettre.
Enfin, Mme White établit un diagnostic du pays pour justifier sa proposition de résolution de la crise haïtienne : « Il n’y a plus de gouvernement qui fonctionne, plus de système judiciaire qui fonctionne, plus de parlement. Une faible force de police est incapable d’arrêter la guerre des gangs dans la capitale ; elle a moins d’armes, moins de membres et beaucoup moins d’argent que les gangs. »
Cette déclaration de l’ancienne ambassadrice des États-Unis en Haïti intervient à un moment où de plus en plus d’acteurs nationaux envisagent une intervention militaire des États-Unis ou des Nations unies comme seul recours pour éradiquer les différents gangs qui continuent de terroriser le pays.
À noter que le 15 août 2022, le BINUH a publié un communiqué annonçant que le Conseil de sécurité des Nations Unies envisagerait de sanctionner tous ceux qui collaborent avec les groupes armés en Haïti, si les actes d’insécurité ne cessent pas dans un délai ne dépassant pas 90 jours.