Alors que la crise socio-politique persiste en Haïti, plongeant de plus en plus d’Haïtiens dans le désespoir, ce sont près de 40 mille migrants haïtiens qui ont été renvoyés de la République Dominicaine et des autres pays avoisinants pour le trimestre d’avril à juin 2022, selon le Groupe d’Appui aux Rapatriés et aux Réfugiés (GARR).
Selon les rapports du GARR : 7 300 migrants haïtiens sont arrivés à la frontière en provenance de la République Dominicaine pour le mois d’avril ; 9 006 pour le mois de mai ; 18 802 sont arrivés pour le mois de juin. À cela s’ajoute au moins 4 216 migrants qui ont été déportés des États-Unis, de Cuba, des Bahamas, de Turcs And Caicos, entre autres, pour la même période.
Le Groupe d’Appui aux Rapatriés et aux Réfugiés dit craindre une augmentation de ce nombre de rapatriements, surtout après les récentes publications de Listin Diario sur les 32 mille naissances de mères haïtiennes en République Dominicaine. En ce sens, l’organisme de défense des droits des rapatriés insiste sur le fait que ces nouveaux rapatriements ne viendront que compliquer la situation socio-économique déjà difficile en Haïti.
Par ailleurs, le GARR souligne que de nombreux migrants renvoyés en Haïti témoignent avoir subi toutes formes d’humiliations et d’abus dans leur quête de bien-être en terres étrangères, surtout de la part des autorités dominicaines. Pourtant, beaucoup pensent encore à retenter leur chance soit en République Dominicaine ou ailleurs parce que, disent-ils, Haïti ne leur offre aucune opportunité de réussite.
Le GARR relate que certains migrants payent entre 3 et 8 mille dollars américains pour entreprendre des voyages clandestins vers les États-Unis. En ce sens, il souligne que de pareils voyages sont périlleux. Il rappelle qu’au moins 28 migrants haïtiens sont morts en mer au large de Bahamas et de Porto-Rico, respectivement le 24 juillet et le 9 mai 2022, dans des tentatives d’émigrer illégalement aux États-Unis.
Enfin, le GARR appelle les autorités haïtiennes à résoudre le problème d’insécurité et à créer des conditions favorables à la création d’emplois en Haïti, pour que nos compatriotes n’aillent plus se faire humilier et se faire tuer en tentant d’émigrer illégalement dans les pays voisins.