Nen k ap senyen pandan epòk chalè, ki konpòtman w dwe genyen ?
Depuis deux jours, les habitants du Cap-Haïtien se ruent vers les stations-service pour faire le plein de carburant, devenu rare en raison de la crise sécuritaire à Port-au-Prince. Des revendeurs de pétrole commencent déjà à apparaître dans les rues.
La montée de la violence dans plusieurs quartiers de la capitale influe directement sur l’approvisionnement en carburant dans les autres grandes villes du pays, notamment au Cap-Haïtien. Les récents affrontements et l’instabilité à Port-au-Prince perturbent les livraisons, créant une rareté de carburant qui se fait durement sentir dans les provinces.
« J’avais le pressentiment que le gaz allait manquer, alors j’ai acheté cinq gallons que j’ai stockés à la maison, » confie Kathie Marcellus, une habitante de la ville du Cap âgée d’une cinquantaine d’années. « Il faut bien que ma génératrice fonctionne. »poursuit-elle.
D’autres n’ont pas eu le temps de constituer des réserves. Jeannot, un chauffeur, déplore cette pénurie qui l’empêche de travailler comme à l’accoutumée. « J’ai dû réduire le nombre de courses quotidiennes. Je n’ai pas assez de carburant et bientôt, le prix des trajets va augmenter, car c’est déjà le cas pour le carburant. »
Le prix du gallon, autrefois vendu à 560 gourdes, a grimpé jusqu’à 1 500 gourdes, suscitant colère et frustration chez les citoyens. « C’est toujours pareil ! Dès que l’insécurité monte à Port-au-Prince, il y a une pénurie de carburant, les livraisons se paralysent et les prix flambent. Mais dès que la situation se calme, les prix reviennent à la normale, » s’indigne un Capois.
Le Cap-Haïtien n’est pas la seule ville touchée par cette rareté. Plusieurs autres villes de province, ainsi que Port-au-Prince elle-même, sont confrontées à cette crise du carburant, aggravée par la recrudescence de la violence, les enlèvements et les assassinats.