Violence à Cité Soleil: l’Archidiocèse de Port-au-Prince indignéé par l’insouciance du gouvernement
En Haïti, la montée de la violence perpétrée par les gangs armés a des conséquences directes et dévastatrices sur les enfants, souvent pris pour cibles dans les conflits pour le contrôle des territoires, a alerté Virginia Gamba, Représentante spéciale du Secrétaire général des Nations Unies pour les enfants et les conflits armés.
« J’appelle tous les acteurs à veiller à ce que les enfants soient protégés de la violence, y compris de la violence sexuelle, et des affrontements, et à ce qu’ils ne soient pas impliqués dans les hostilités », a déclaré Gamba.
La crise sociopolitique et sécuritaire en Haïti a entraîné une hausse alarmante des violations des droits des enfants, notamment au cours des derniers mois.
Les déplacements forcés de nombreux riverains, provoqués par les attaques sporadiques dans plusieurs quartiers de Port-au-Prince, ont conduit à la fermeture de nombreuses écoles. Certaines d’entre elles ont été transformées en abris pour accueillir les familles déplacées. Selon l’ONU, plus de 3 000 enfants n’ont pas accès à l’éducation depuis le début de l’année.
La violence sexuelle contre les enfants, en particulier les filles, s’est également intensifiée. D’après les données des Nations Unies, les cas de violences sexuelles ont augmenté de 1000 % cette année par rapport à 2023.
Les conflits armés continuent de faire des victimes parmi les mineurs, comme en témoigne le massacre de Pont Sondé, où des enfants ont été tués. De nombreux jeunes sont également enrôlés dans des gangs armés. Selon l’ONU, entre un tiers et la moitié des membres de gangs en Haïti sont des mineurs, âgés de moins de 18 ans, tandis qu’environ 2,7 millions de personnes, dont 1,6 million de femmes et d’enfants, vivent dans des zones contrôlées par des groupes armés.
Madame Gamba exhorte la communauté internationale à « augmenter les contributions volontaires au fonds d’affectation spéciale administré par les Nations Unies, afin de permettre le déploiement continu et rapide de la Mission multinationale de soutien », en vue du rétablissement de la sécurité. Elle recommande également un accès humanitaire renforcé, notamment dans certaines zones, pour garantir aux enfants des services essentiels tels que la santé et l’éducation, et encourage tous les acteurs à œuvrer pour prévenir les violations des droits des enfants.