Depuis l’assassinat du président Jovenel Moïse, le trafic d’armes à feu illégales en Haïti, en provenance du sud de la Floride, connaît une hausse inquiétante. Des figures influentes du Parti démocrate critiquent la gestion de cette crise par l’administration Biden, notamment la réduction des ressources de l’ambassade américaine à Port-au-Prince et du bureau local de la Drug Enforcement Administration (DEA).
Dans une lettre adressée à quatre agences fédérales supervisant les exportations d’armes, des sénateurs et représentants démocrates, dont Chuck Schumer, leader de la majorité au Sénat, ont fait part de leurs préoccupations face à cette prolifération d’armes illégales, qui a déjà coûté de nombreuses vies en Haïti. Ils appellent à un renforcement des contrôles dans les ports et aéroports pour freiner ce flux meurtrier.
« Les efforts de l’administration Biden pour contrer le commerce illégal seront inefficaces si la crise du trafic d’armes illicites vers Haïti n’est pas abordée plus sérieusement », écrivent les élus dans leur missive.
Les législateurs ont également interpellé les chefs des départements de la Sécurité intérieure, du Commerce et de la Justice, ainsi que les agences responsables des exportations d’armes, sur l’intensification du marché des armes lourdes en Haïti depuis 2021. Ils soulignent que ce trafic, qui alimente la violence des gangs, représente un danger aussi bien pour Haïti que pour la sécurité des États-Unis.
« Mettre un terme au flux d’armes illégales qui alimente la violence endémique des gangs en Haïti est une question de sécurité nationale pour les États-Unis, mais aussi un impératif moral », insistent les auteurs de la lettre.
Les pays des Caraïbes, eux aussi confrontés à une montée des homicides liés aux armes, ont appelé les États-Unis à intensifier les contrôles dans leurs ports et à prendre des mesures plus sévères pour stopper l’afflux d’armes. Malgré les promesses de la vice-présidente Kamala Harris, la situation en Haïti ne cesse de se détériorer, alimentant ainsi les critiques contre l’administration Biden.